Le projet est né de la collaboration de la plasticienne Anke Doberauer. avec une équipe de géographes d’Aix-Marseille Université sous la direction de la professeure Elisabeth Dorier.
Le phénomène mondial des résidences fermées (gated communities), connu des pays d'Amérique latine ou de l’Afrique du Sud, est clairement en hausse en Europe. A Marseille, il atteint une intensité exceptionnelle. Loin du mythe d'une ville intégratrice et cosmopolite, la cité phocéenne multiplie les fractures et devient un univers d'enclos. Ces « enclosures » sécurisées révèlent une ville produite et gérée par promoteurs et copropriétaires, tournant le dos à la rue et aux espaces publics : ce que E. Mc Kenzie appelait « Privatopia ». Ce phénomène mondial a pu s’épanouir à Marseille, avec l’aval des pouvoirs public, au prix d’une fragmentation des espaces et de replis sociaux accrus.
L’artiste a peint sur le motif les parties communes de résidences ciblées par les chercheurs, lesquelles tendent à supplanter la notion d'espaces publics dans l'évolution actuelle vers un modèle de ville néolibérale. Ses peintures soulignent l’omniprésence obsédante des murs et jardins clos. Ils délimitent des réserves de qualité de vie, face à des espaces publics délaissés.
La résidence fermée peut ainsi être associée au paradis terrestre : un espace très sélectif. The project was born out of a collaboration between visual artist Anke Doberauer and a team of geographers from Aix-Marseille University led by Professor Elisabeth Dorier.
The global phenomenon of gated communities, familiar in Latin American countries and South Africa, is clearly on the rise in Europe. In Marseille, it has reached exceptional levels. Far from the myth of an inclusive and cosmopolitan city, Marseille is becoming increasingly divided and turning into a world of enclaves. These secure “enclosures” reveal a city produced and managed by developers and co-owners, turning their backs on the street and public spaces: what E. McKenzie called “Privatopia.” This global phenomenon has been able to develop in Marseille, with the agreement of the public authorities, at the cost of increased spatial fragmentation and social withdrawal.
The artist painted on site the common areas of the gated communities targeted by researchers, which tend to supplant the notion of public spaces in the current evolution towards a neoliberal city model. Her paintings highlight the haunting omnipresence of walls and enclosed gardens. They delineate pockets of quality of life, in contrast to neglected public spaces.
The gated community can thus be associated with paradise on earth: a highly selective space. |