Durant sa résidence à la Fondation Fiminco, Anna Tomaszewski a développé le projet Apokalupto – qui signifie « révéler » en grec –, un projet sculptural lié au corps, au mouvement et aux traces qu’ ils génèrent dans leur environnement.
Ce travail fait écho à la question du fossile et de son rapport au temps, et vise à dépasser l’idée que le corps humain est isolé de la matière vivante et que les deux se développent sans se rencontrer.
L’installation présentée évoque des « fossiles d’aujourd’hui », des objets hybrides photographiés dans un paysage urbain qui témoignent des strates temporelles d’un passé plus immédiat en dévoilant l’empreinte de nos gestes humains sur notre environnement.
Ces images fossiles s’intègrent dans un travail de sculpture céramique qui convoque différentes techniques de reconstitution et d’estampage dans la terre ainsi que des impressions en gravure et sérigraphie : un monde hybride prend forme, entre reconstitution archéologique et anticipation.
Apokalupto est ponctué de performances qui transforment l’installation tout au long de l’exposition : on verra le danseur Olivier Balzarini évoluer sur un sol d’argile, faisant apparaître de sous ses semelles et au fil de ses déambulations, les traces de fossiles.
Anna Tomaszewski crée ainsi un parallèle entre un moule ou une photographie de fossile, et le mime : d’un côté la trace imprimée sur la matière, de l’autre l’incorporation et l’évocation de celle-ci par le corps, illustrant la manière dont l’instantanéité de nos gestes a des répercussions concrètes sur l’environnement et la nature.
Apokalupto donne aussi à voir la métaphore du mouvement interne contenu dans toute forme ou espèce vivante, qui n’attend qu’à être révélée, même si, à première vue, elle reste invisible.

Ce projet a bénéficié du soutien de la Région Île-de-France.