André MÉRIAN 

Juste, poser les choses 2021
Commande photographique Patrimoine Commun 2021, Pélissanne

Juste, poser les choses 2021
Commande photographique Patrimoine Commun 2021, Pélissanne
 
Étant donné la crise sanitaire et les effets des différents confinements successifs que j’ai vécu, pour cette commande, j’ai ressenti une envie très forte de ruralité, de nature, de les regarder, d’écouter leurs bruits et leurs silences.
Comment faire le « portrait » d’une ville et de son territoire, telle était ma question.
En amont, j’ai flâné comme un promeneur baudelairien, en marchant dans les massifs des Costes où la flore méditerranéenne est omniprésente, et ensuite dans le centre-ville, qui est un village typiquement provençal bordé de jolis parcs, où l’on respire une forme de quiétude, de vie assez paisible, l’extension de la périphérie est construite de maisons anciennes, de villas, de logements sociaux, d’équipements sportifs et de terrains agricoles, universellement communs à toutes les agglomérations. Recommencer à photographier ce que j’avais réalisé maintes années au paravent sur les périphéries il en était hors de question, pourquoi faire toujours les mêmes choses ?
En marchant, j’ai composé des « paysages » photographiques sur des motifs, des sujets « sans importance », sur le rien, le banal, l’anonyme l’invisible le minimalisme, ainsi que sur des accessoires urbains. Ensuite j’ai travaillé sur l’humain, actuellement notre rapport au corps est instrumentalisé, souvent sa représentation est esthétisante à travers différents support : magazines, télévision, web, réseaux sociaux, il devient une forme plastique. À Pélissanne par le fait de certains hasards ou bien par cooptation, j’ai pu réaliser des photographies humaines. Ces images ont une posture statique, aucun artifice dans ces prises de vues, les personnages sont parfois juste posés au sol, certains donnent l’impression d’être en contemplation, d’autre s’interrogent, et en utilisant une grande profondeur de champ, je laisse apparaître les éléments du décors, en rapport avec la nature. Tout l’intérêt de cette expérience, c’est l’articulation des images entre elles, qui nous interroge sur la représentation, en éliminant le spectaculaire pour être proche de la présence, ce corpus nous questionne sur l’objectivité et la subjectivité.
André Mérian
 
Vue de l'exposition À l’œuvre, Centre Photographique Marseille, 2021
 
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