Ahram LEE 

emporte-pièce. le moment où une pensée se voit clarifiée par les mots ressemble à celui où l’emporte-pièce découpe la forme nécessaire ; les cookies. la pièce prise est en générale propre, précise, raffinée et commode. alors, qu’en est-il de sa chute ? cette dernière, qui possède à la fois un bord intérieure, lisse et fin, et celui de l’extérieure, ‘informe’, ‘qui ne ressemble à rien’ ; le reste. à la différence des morceaux qui s’enfournent, cette partie comprend la forme intentionnée et celle qui ne l’est pas, donc le ‘bout’, le ‘hors-champs’ ; elle implique non seulement la conséquence de l’action, mais aussi toutes les circonstances. c’est la raison pour laquelle je tente de suspendre le moment de cristallisation par les mots ou les signes. pour entendre ce que murmurent les ‘chutes’ ; ces dernières, sans quoi les dits ne sauraient jamais dits, mais qui, une fois qu’ils sont prononcés, ne se présenteront plus. un instant suspendu ; afin de voir pour la dernière fois ces choses restant souvent crues ; tordues, rompues et difficiles même à soulever, mais pas encore figées.
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