Martine DERAIN 

Des chemins par ailleurs - un film en Palestine

Mon travail n’a pas de champ propre même si la photographie y joue un rôle particulier et que l’espace public et social (matériel ou symbolique) y est généralement la terre d’exploration.
Deux films déjà racontent mes chemins de recherche : De loin en loin, réalisé pendant Marseille Provence Capitale européenne de la culture, et Pour autant qu’un musée…, suite à l’invitation d’exposer au Mucem que m’avait lancée les amis de La Source du Lion à Casablanca.
Des chemins par ailleurs - un film en Palestine est le troisième récit cinématographique, qui puise sa force dans l’art et dans le document. Il s’agit toujours de chercher un art de raconter pour aujourd’hui, cet art dont Walter Benjamin en 1936 écrivait dans Le Conteur qu’il consistait en une capacité d’échanger des expériences, l’expérience propre du narrateur et celles qu’on lui aura transmises.

Comme dans le conte, je commencerai l’histoire en présentant les circonstances dans lesquelles j’ai appris ce que je sais de cette terre aimée et de ses habitants. D’abord lors de la première création en 1998, avec Dalila Mahdjoub, qui me fera connaître pour toujours la place depuis laquelle je travaille. Et naissance d’une amitié (voir Palestine)
Et amitié toujours, lors d’un second séjour en compagnie de Christine Breton, conservatrice du patrimoine et historienne de l’art, que j’ai le plaisir d’éditer [www.editionscommune.org], qui m’a fait connaître en 2011 le fonds fabuleux de l’Ecole biblique et archéologique française de Jérusalem : les photographies des Pères dominicains, présents en Palestine depuis la fin du 19e siècle révèlent une terre sans colonies, sans murs, sans checkpoints, une terre travaillée et habitée. Elles rentreront en dialogue avec les images réalisées pour ce film et les matières plus anciennes des repérages de 1998.

A ces deux lignes narratives, viendront s’entrelacer celles du chant et de la danse, chanter, danser en vue de la vie ! Ce sera avec les danseurs de la compagnie Ex Nihilo et de Ramallah et les enfants du chœur Amwaj de Bethléem et d’Hébron lors du tournage d’avril 2019… Par ces événements vécus, fragmentés dans le temps, discontinus, qui font la part belle à l’improvisation, peut-être fera-t-on ici le portrait d’un paysage contemporain : «Un paysage où rien n’est épargné par le changement, si ce n’est les nuages, et au beau milieu de tout cela, dans un champ de forces traversé de flux destructeurs et d’explosions, l’infime et frêle corps humain» (Expérience et pauvreté, Walter Benjamin).
Une première étape du film a été montrée à Fès au Maroc (octobre 2021), dans le cadre du Festival Agora, cinéma et philosophie… et a reçu le Prix Averroès. Finition en 2022 !


2018-2021 / Avec Mathilde Vittu, Michele Cantoni et les enfants du chœur Amwaj / les danseurs de Sarreyet Ramallah et de la compagnie Ex Nihilo / Anwar Abu Eishe / Dalila Mahdjoub / Sandrine Bert Geith / Jean-Michel de Tarragon / Récit, son : Martine Derain / (Ir)réalisation, son : Jean-François Neplaz / Montage : Cyrielle Faure / Mixage : Alexandre Rameaux / Remerciements : Association France-Hébron et Chantal Abu Eishe, Ecole biblique et archéologique de Jérusalem, Mission archéologique française du Chêne de Mambré / Festival de danse Sareyyet Ramallah / Avec le soutien de la DRAC Provence-Alpes-Côte d’Azur, de la Ville de Marseille, de l'Association commune et de Film flamme - Polygone étoilé.
 
 
Archives et repérages (1998, 1999, 2011, 2018, 2019)
 
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