JULIETTE nue 2024
Sarnalhèrs editions
130 pages
12 collages post photographie
4 pages de photographies d'archive
1 pièce sonore
C'est un travail d'écriture accompagné par une série de post photographie avec 12 collages "Sous tous rapports, rencontres d'improvistes", des images d'archives et une pièce sonore. Il est question de femmes, de mémoire et de joie de vivre.
On peut se le procurer sur demande ou à Nice dans les librairies Massena, Les journées suspendues, à Cagnes La pêche à la ligne et Luchon à la librairie des Thermes. |
(...) Je coiffais les hommes au début mais je n’aimais pas ça du tout alors je les ai largués pour ne coiffer que les femmes d’ailleurs ça ne rapportait pas du tout et ils étaient mal élevés. Le lundi matin j’avais quand même quelques clients hommes pour leur faire la permanente en cachette. On faisait beaucoup de coiffures différentes il y avait encore des chignons mais c’était rare, à mon époque c’était la moumoute. J’avais une petite vieille qui me préparait les faux cheveux et après je les teignais de la couleur des cheveux de mes clientes qui étaient obligées de revenir parce qu’elles ne savaient pas se coiffer ; je gagnais un argent fou avec ça ! J’avais une cliente dont le mari était jaloux et quand ils se battaient il lui arrachait les cheveux, il jetait les moumoutes par la fenêtre et le lendemain il fallait qu’elle revienne pour que je lui refasse tout.(...)
Extrait, Juliette – au salon |
Juliette est une femme. Une femme qui pense aux femmes, c’est ce qui la rend universelle. Le projet JULIETTE nue, dans son ensemble, aborde les femmes, oui, mais l’humour y joue aussi un rôle important : c’est lui qui permet de s’interroger en retournant les situations. L’humour, c’est le pas de côté salvateur, qui résiste au temps, en étant, quelle que soit son époque, d’une actualité renversante.
Juliette contient un concentré de narration. Elle n’a rien fait de particulier, sinon s’interroger, interroger la place des femmes à travers des situations qui montrent l’évolution des mœurs. Elle montre comment le fait de s’interroger est un acte de liberté. Comment le fait de poser une blague sur une situation en révèle l’absurdité. Je me suis déjà intéressée à la mémoire et j’ai passé beaucoup de temps à un travail d’ethnographie pour les besoins d’autres projets, j’ai pu remarquer que lorsque certaines générations manquaient, des mots disparaissaient, les mots et la mémoire des lieux et parfois les lieux eux-mêmes… J’ai également reçu de nombreux témoignages sur l’invisibilisation des femmes, ce qui confirme que c’est un véritable sujet. Là, avec Juliette c’était une évidence, je devais faire ce travail. Un travail de récit et de partage. C’est une expérience qui montre à quel point on peut être contemporain pourvu que l’on s’interroge, que l’on rit ensemble. |
JULIETTE nue est un projet du Labo CTELA, Université Côte d’Azur, porté par Caroline Bouissou. Il se compose de plusieurs étapes : l'édition du récit écrit par Caroline Bouissou, un workshop avec son adaptation pour la scène avec les étudiants de UniCA, un travail de création de textes donné à voir lors d'une représentation publique, et dernière étape : l'édition relatant le processus de création. |