Pas tout à fait vides, peut-être juste impossibles 2024
Exposition personnelle, L'aha-moret, Paris
Commissariat Diane Der Markarian
Crédit photos Illés Sarkantyu
Not empty exactly, maybe just impossible 2024
Solo show, L'ahah-moret, Paris
Curator Diane Der Markarian
Photography Illés Sarkantyu |
|
|
|
|
|
 |
|
 |
|
|
Dissoudre-Coaguler 2021 - ...
Impression jet d’encre, papier, liant, et peinture à huile sur laiton
Dimensions variables
Solve-Coagula 2021- ...
Inkjet print, paper, binder and painting oil on brass
Variable dimensions |
|
|
|
|
 |
|
 |
|
Demeures 2024
Verre soufflé, sable, plâtre
diamètre 6cm, hauteur 36cm, chaque
Demeures 2024
Blown glass, sand, plaster
Diameter 6cm, height 36cm, each |
|
|
|
|
|
 |
|
|
|
|
 |
|
 |
|
 |
|
 |
Faux-reflets (l'illusion d'un temps présent) 2024
Impression jet d'encre sur papier kozo 70g
Entre deux verres
Dimensions variables
False-reflection (illusion of a present time) 2024
Inkjet print on 70g kozo paper
Beetween two glass plaques
Variable dimensions |
|
|
|
|
 |
|
 |
|
 |
|
 |
Du muable 2023-...
Textes, éditions, marges d'éditions, moulages en plâtre, impressions jet d'encre, boîtes, tiroirs, verre
Dispositif variable
Du muable* 2023-...
Texts, edition margins, plaster casts, boxes, inkjet prints, boxes, glass plaques
Variable display
*refers to a constantly changing state |
|
|
|
|
 |
|
 |
|
|
Regarder dedans, ce que dehors 2023-...
Impression jet d'encre, citrons, moulages de citrons en plâtre,
moulages de citrons en cire, abeille, moulage de pierre en cire,
moulage de scotch en plâtre, papier, boîtes
Looking inside, what outside 2023...
Inkjet print, lemons, plaster casts of lemons, wax casts of lemons,
bee, wax cast of stone, plaster casts of masking tape, paper, boxes |
|
|
|
|
|
|
Extrait de l'entretien
"Vous vous teniez sans doute du côté opposé..."
avec Diane Der Markarian
DDM : L’on retrouve la dimension labyrinthique du film de Resnais : ces allées et venues qui deviennent incessantes, à la fois confuses et plus claires. Là, se saisit quelque chose de primordial quand on fait face à tes œuvres : le fait que pour s’ancrer, trouver un repère, il faut mettre de côté le connu et accepter la désorientation.
SB : J’essaie de créer un espace qui serait comme une frontière, où l’on doit toujours se tenir entre instauration et dissolution du sens et du visible. Dans notre quotidien, les repères, et points d’ancrages paraissent assez fixes, c’est ce qui nous permet de poursuivre nos vies avec une certaine confiance dans la stabilité des choses. Pour moi l’exposition est l’endroit où tout ceci peut basculer, où la désorientation, le désordre dans les choses, le vertige, ou l’errance dans la compréhension permet d’être débarrassé d’un savoir et d’une reconnaissance à priori, et permet tout simplement de suggérer d’autres manières d’interpréter le monde. [...]
Mais cela a aussi, il me semble, un rapport à l’oubli. J’ai été très marquée par un film de C. Guerra, L’étreinte du serpent (2015), dans lequel un chaman se voit dédoublé dans le temps mais aussi dans sa présence au monde - sous la forme d’un chullachaqui.
«Un chullachaqui on en a tous un.
Un être identique à soi, mais vide, creux.
Un chullachaqui n’a pas de souvenirs.
Il erre à travers le monde,vide.
Comme un fantôme dans le temps, sans temps.»
Extrait d’un dialogue du film
J’ai trouvé très belle et très forte cette idée que chacun de nous coexiste avec une image ou une version creuse de nous-mêmes, et que celle, censée aboutie, complète et attentive, peut céder la place à une forme d’oubli, d’enveloppe creuse par rapport au monde dans lequel nous vivons. Comme si nous étions sans cesse basculés entre une forme d’attention et une forme d’oubli de ses qualités, de notre ancrage en son sein, de sa nature. C’est ce dont parlait Augustin Berque à propos de l’«acosmie» qui est une sorte d’abandon, une forme d’amnésie et de scission de l’humain avec l’univers qu’il habite.

Extract from the interview
"You were probably standing on the opposite side..."
with Diane Der Markarian
DDM: This connects to the labyrinthine aspect of Resnais’s film: these comings and goings which become incessant, at once muddled and clearer. This reveals something primordial about encountering your works: the fact that in order to anchor ourselves, to get our bearings, we must put aside the familiar and accept being disorientated.
SB : I am trying to create a space that might resemble a border, where we must always tread between the establishment and the dissolution of meaning and the visible. In our daily lives, reference and anchor points seem fairly fixed, there by allowing us to go about our lives with a certain confidence in the stability of things. For me, the exhibition is the place where all this can be turned upside down, where disorientation, the disordered nature of things, vertigo, or roaming around in our understanding can free us from preconceived knowledge and presumed recognition, and simply suggest other ways of interpreting the world. […]
But it also seems to me to have something to do with forgetting. I was very struck by a film by C. Guerra, Embrace Of The Serpent (2015), in which a shaman is duplicated in time, but also in his presence in the world - in the form of a chullachaqui.
« We all have a chullachaqui.
A being identical to oneself, but empty, hollow.
A chullachaqui has no memories.
He wanders the world, empty.
Like a ghost in time, without time.»*
Excerpt from the dialogue
I found both very beautiful and very powerful this idea that each of us coexists with an image or a hollow version of ourselves, and that the supposedly accomplished, complete and aware one can give way to a form of oblivion or hollow shell in relation to the world in which we live, as if we were constantly wavering between a form of attention and a form of forgetfulness of whose qualities, of our grounding within it, of its nature.
This is what Augustin Berque also said about «acosmia», whichis a kind of abandonment, a split, humanity’s amnesia in the face of the universe we inhabit.
|
|
|
|
|