Hélène BELLENGER 

Vues de l'exposition Plaisir Solide, en duo avec Charlotte Perrin
3 bis f, Aix-en-Provence
Du 17 avril au 5 juin 2021
 
 
Crédit photo Jean-Christophe Lett
 
 
 
 
 
Crédit photos Jean-Christophe Lett
 
 

"Une exposition est toujours affaire de contexte, Plaisir solide plus que d’autres. À l’origine, il y eut les deux résidences de recherche d’Hélène Bellenger et Charlotte Perrin au 3 bis f entre septembre 2019 et mars 2020, et le partage d’un atelier du fait de leur chevauchement en janvier. Leurs pratiques étant connectées par certains aspects, naît l’idée d’une exposition “duelle”, selon les termes de la directrice artistique du centre d’art Diane Pigeau : non pas un duo mais deux artistes invitées, qui n’ont depuis cessé de communiquer, mais travaillaient chacune de leur côté. Le confinement du printemps 2020 a (longuement) reporté l’exposition. Il a aussi permis tout un travail de correspondance entre Bellenger et Perrin, qui a fait évoluer le projet initial en de multiples collectes et collages. Outre l’exposition, en découle une publication où se juxtaposent des documents de recherche des deux artistes en lien avec le contexte du 3 bis f.

Plutôt que de collage, on pourrait même parler de l’association de deux pratiques et de l’histoire de ce centre d’art singulier situé dans un “ancien pavillon de force pour femmes agitées” au centre hospitalier psychiatrique Montperrin. Bellenger s’intéresse à l’iconographie, Perrin à l’habitat : dans les deux cas, ces cadres et ces normes, voire ces formatages, au sein desquels nous évoluons. Ils s’appliquent aux émotions chez Bellenger, aux corps chez Perrin. La première s’est inspirée de publicités pour antidépresseurs et anxiolytiques des années 1970 à 2000, dénichées par hasard au centre de documentation et d’archives de l’hôpital, aussi criardes que genrées : du bonheur de carte postale où les (rares) hommes sont (forcément) des héros et les demoiselles (forcément) en détresse. La seconde s’est, elle, plongée dans l’architecture asilaire et ses paradoxes : soigner et enfermer, protéger et isoler, tout en étant attentive à son esthétique. Les deux artistes jouent donc sur cette ambivalence d’un bonheur normé à atteindre – et contraindre. (...)"


Aurélie Cavanna
Plaisir Solide au 3 bis f
artpress revue - 1er juin 2021

 
 
Sans titre (lo-fi) 2021
Plexiglas, métal, film dichroïque, diffuseur, parfum, 200 x 200 x 200 cm
Crédit photo Jean-Christophe Lett
 
 
Sans titre (gamme) 2021
Impression jet d’encre sur papier nacré contrecollé sur dibond. Série de 35 images.
Crédit photo Jean-Christophe Lett (première image)
 
 
 
 

"(...) Dans un monde où tout est calibré, formaté pour être produit et reproduit à l’infini avec un minimum de variations, à l’ère, en somme, de la reproductibilité technique et de la consommation de masse, ni les émotions ni les sensations ne semblent échapper aux diktats. D’ailleurs, les recherches sur les odeurs et les émotions, au-delà de leurs applications thérapeutiques, servent aujourd’hui aux industriels de la parfumerie désireux de créer l’ultime crowd-pleaser. Les parfums comme les images sont composés à partir de normes, de structures types ambitionnant de provoquer un effet X ou Y, misant sur les effets constatés de certaines molécules (comme la vanilline dont on sait qu’elle peut faire baisser le niveau d’anxiété), mais aussi sur les souvenirs et les associations culturelles. Parfums solaires aux odeurs de monoï, aux accents salins et salicylés de sable chaud, ou parfums d’enfance aux notes gourmandes et régressives de barbe-à-papa, caramel, vanilline et éthyl-maltol, l’industrie se joue des affects des consommateurs. Présentant dans des fioles en verre diverses notes « positives », l’installation Sans titre (compositions positives) qui ouvre l’exposition, s’empare d’ailleurs ouvertement de ces clichés olfactifs.

Qu’elles soient picturales, architecturales ou aromacologiques, les œuvres d’Hélène Bellenger dans Plaisir Solide interrogent toutes la normativité et la manipulation des affects, ainsi que la pharmacopée et les représentations du bonheur dans une société d’ultra-consommation – où même le marketing devient olfactif pour influencer les consommateurs. (...)"


Clara Muller
Plaisir Solide d’Hélène Bellenger : la pharmacopée du bonheur
Revue Nez - 18 mai 2021

 
 
Crédit photo Jean-Christophe Lett
 
Crédit photo Jean-Christophe Lett (première image)
 
 
#happinessisachoice 2021
Impression sur tissu rose gold «futuriste», ouate et tissu capitonné
Dimensions variables
 
 
Vidéo réalisée dans le cadre de l'exposition Plaisir Solide,
avec Charlotte Perrin au centre d'art 3 bis f, Aix-en-Provence, mai 2021
Réalisation Vincent Pajot
Avec le soutien de la DRAC Provence-Alpes-Côte d'Azur et de la Région Sud
©documentsdartistes.org
 
 
 
 

 
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Du 6 au 30 avril 2022
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 
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1er octobre 2022
 
 
 
 
 
 
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