Pascale ROBERT 

La parfaite maîtrise de la peinture à l'huile de P. Robert par E.Bentz
P.Robert tend la toile, l'encolle puis ébauche un dessin. Elle passe et repasse le pinceau en fines couches malléables étalées. Ces fines couches de jus de couleurs diluées et divers glacis donnent à la peinture toute sa subtilité profonde. P. Robert nous dévoile son habileté dans la précision du détail. Elle souligne par des petites strates cumulées les particularités de ce poil, poil blond enfoncé avec barbarie dans un pantalon. P.Robert exploite son pinceau, de couche en couche, le poil, la perruque, dans le pantalon, en strates cumulées. P.Robert a la frénésie du détail bucco-dentaire, elle lisse ce reflet humide sur une langue échappée d'une bouche grimaçante.
Détail de cette veine éclatée dans le globe oculaire, détail de la ride grossière, rictus indécent, bouche gloussante et dent tordue. Détail du poil blond de la perruque dans le pantalon, détail de la clope ballante, narine béante, torse imberbe et barbe naissante. Détail du coup de soleil douloureux sur la peau laiteuse, du coup de poing et du flingue. Mascarades, accessoires, loups, masques, oeil rougi par un mauvais flash. Ça jacasse Ça ondule Ça gesticule Ça cabriole Ça renifle Ça suinte Ça trépide Ça galipette Ça fouette Ça glousse.


L'exemplaire savoir-faire du dessin au crayon de P. Robert selon E. Bentz
P.Robert utilise une grande palette de couleurs. Ses traits fins sont mesurés, le tracé est impeccable, elle dessine les hachures et contours avec maestria, comme une succession de minutieux traits d'une précision chirurgicale. Pure et noble expression de la main, le dessin que P.Robert au crayon lisse en nuance et dégradé, représente le sujet avec exactitude. Couleurs criardes, corsage à motif funky, sweat-shirt manga flashy, veste de jogging et chemise hawaïenne.
Finement dessinés les côtes de porcs flambantes sur le barbecue, le gras de la saucisse, le faux-col de bière. Finement dessinés le rôti de porc bardé, le verre de vin rouge et la tache sur la nappe. Sur la nappe se goinfrer, s'empiffrer et se lécher les mains du guacamole vert et pâteux mais si finement reproduit au crayon sur le papier. S'embrasser grassement avec une merguez sous l'oeil attentif de délicates pâtisseries raffinées. Ça discute Ça sirote Ça papote Ça fricote Ça tripote Ça trinque Ça dévore Ça grignote Ça poisse Ça pouffe Ça bouffe.


Saturday night, party chez Pascale R. d'après Emmanuelle B.
Pascale Robert aime recevoir, la convivialité lui convient, c'est bien. Pascale Robert a mis les petits plats dans les grands et les grands sous les petits et sous la nappe la table et sur la nappe la paella est divine. Quelques amis, autour de la nappe sur la table, autour d'un verre, deux verres, trois verres autour des discussions endiablées, des éclats de rire. C'est saturday night ou friday ou monday, c'est night ou pas night mais on est à son aise autour de la table chez Pascale Robert, l'ambiance est bon enfant et franchement ça vire même à la franche rigolade. Et puis inévitable vient l'heure, ça dérape sous la table sous la nappe... Ça bafouille Ça folâtre Ça taquine Ça conspire Ça dévore Ça boit Ça badine. P.Robert mitraille, sous la nappe, sur la table, appareil photo à la main, léchée pleine de guacamole, de façon hasardeuse, des scènes ardentes, merguez, saucisses et pâtisseries fines, mitraille ces scènes endiablées, photos décadrées, floues et sujets hors-champ.
Palliant ainsi le trou noir salvateur de ces amis, les immortalisant dans leurs pires instants sur la toile.

Emmanuelle Bentz, in Semaine 44-09, 2009

Techniques et matériaux


dessin, peinture à l'huile
Mots Index


savoir-faire/mauvais esprit
ironie/crayon de couleur
beauté/grimace
reproduction/amitié
photographie/trahison
pitrerie/réalisme
fête/nourriture
passe-temps/travail
bonheur/indignité
champs de références / repères artistiques