Stéphanie NAVA 

Entretien avec Marie-Cécile Burnichon (extrait) in Phantasma speculari, catalogue de l'exposition au Musée d'Art Moderne de Saint Etienne Métropole, éditions Silvana, 2013

« On peut dire que l'ensemble de mon travail est narratif. Au-delà du récit, les histoires m'importent dans la façon dont elles articulent les éléments qui les composent. Représenter une histoire implique d'opérer un montage avec différents composants : lieu, objets, personnages, assemblés entre eux par des postures, des gestes, des distances. C'est pour moi à cet endroit que se niche la réflexion, la part «conceptuelle» du travail, dans le montage qui est porteur de sens. S'emparer d'un projet d'image ou de récit revient à échafauder à partir de celui-ci une multitude de faisceaux de significations, de propositions théoriques qui vont bien au-delà de lui. »

« Je m'intéresse aux systèmes (comme l'enfant qui démonte le réveil pour en voir les rouages), mon travail consiste à regarder comment ils produisent un potentiel discursif qui peut s'incarner dans une forme poétique et, pour ce qui est du dessin, dans une image agissante. La formule de Giordano Bruno qui donne son nom à l'exposition, «intelligere est phantasma speculari» (traduit littéralement «penser, c'est contempler la vision» et possiblement lu ainsi : «penser, c'est réfléchir avec les images») condense pour moi cette volonté de mettre en place, via les images (et, par extension, des récits), le résultat de mes modestes investigations, démontages et rapprochements. »




Conversation with Marie-Cécile Burnichon (excerpts), published in Phantasma speculari, exhibition catalogue, Musée d'Art Moderne de Saint Etienne Métropole, éditions Silvana, 2013

« We could say that, as a whole, my work is narrative in form. Beyond the fact of presenting an account, what interests me about stories is the way in which they articulate their constitutive elements. Representing a story means putting together a montage of different components: locations, objects, characters, all of them brought together by means of postures, gestures, distances. For me this is the place where reflection, or the “conceptual” aspect of the work, comes into it, in the assemblage that bears the meaning. Grasping an image or a story project comes down to using it to devise a whole array of meanings, theoretical propositions that go far beyond it. »

« I am interested in systems (like the child who dismantles the clock to see the cogs inside), and my work involves examining how they produce a discursive potential that can be embodied in a poetic form and, in terms of drawing, in an active image. The formula of Giordano Bruno from which the title of the exhibition is taken, “intelligere est phantasmata speculari” (literally translated as “to think is to contemplate visions”, it may also be read as “to think is to speculate on images”) sums up for me this desire to implement, through images (and, by extension, stories) the outcomes of my modest explorations, disassemblies and reconciliations. »




Techniques et matériaux


dessin
volume
photographie
vidéo
gravure

drawing
volume
photography
video
engraving
Mots Index


narration
territoires
ville
gestes
champs de références


Giorgio Agamben
Maurice Blanchot
Emile Littré
Edward Gorey
repères artistiques


Jeff Wall
Thomas Schütte
Thomas Bernhard
Le sarcophage étrusque de la villa Giulia à Rome