L’acte de monstration, au fil du temps, est devenu pour moi un acte de création à part entière, de plus en plus loin de tout geste commercial et/ou nihiliste, même si ladite étape franchie incorpore en creux les « qualités » et « défauts » évoqués ci-avant.
Si la finalité joyeuse d’une œuvre d’art est d’être acquise afin d’exister chez quelqu’un d’autre que son créateur afin que ce dernier puisse continuer à produire et tout simplement à vivre, on peut, je pense, ouvrir une parenthèse avant que ce "processus de mise en forme préexposition" ne se cristallise et se boucle. lire la suite…
L’acte de monstration, au fil du temps, est devenu pour moi un acte de création à part entière, de plus en plus loin de tout geste commercial et/ou nihiliste, même si ladite étape franchie incorpore en creux les « qualités » et « défauts » évoqués ci-avant.
Si la finalité joyeuse d’une œuvre d’art est d’être acquise afin d’exister chez quelqu’un d’autre que son créateur afin que ce dernier puisse continuer à produire et tout simplement à vivre, on peut, je pense, ouvrir une parenthèse avant que ce "processus de mise en forme préexposition" ne se cristallise et se boucle.
On peut alors mentalement, puis dans les faits, réinvestir l’espace et le domaine narratif donnés à voir, juste avant la mise en place de l’exposition, lorsque la vision globale du travail à montrer n’est pas encore figée ou définitive.
C’est là qu’à mon avis, la notion de temps, et plus précisément de présent, interviennent.
Tout à l’heure est un autre jour… il suffit d’un élément enlevé ou aouté ça et là, pour préciser ou modifier le propos artistique, sans en changer sa structure fondamentale.
On reste dans le présent puisque l’idée même de construction d’une exposition existe toujours en amont, en fonction des expériences précédentes et des œuvres à disposition pour réaliser le projet.
Mais il y a aussi la possibilité de créer de nouvelles pièces pour cette occasion, plus ou moins périphériques et/ou d’en remixer d’autres, dans un temps qui, tout en se réduisant, augmente son niveau de challenge quant à l'hypothétique réussite d'un accrochage évoluant jusqu'à la deadline du vernissage.
C’est là que je situe précisément la notion de présent, et le fait que tout à l’heure est un autre jour.
Cet autre jour sera l’exposition telle que vous la verrez après avoir lu ce texte, mais pas forcément celle à laquelle je pense au moment où j’écris ces lignes.
Je vais donc présenter des œuvres déjà produites, certaines déjà montrées, d’autres pas.
La narration, toujours très subjective, sera construite autour de l’image animalière et enfantine, mâtinée d’amusement mélancolique, enrobée de couleurs vives soutenues par du noir et blanc, avec comme toujours un peu de musique.
Il y aura peut-être un dernier au revoir à l’enfance charriant son lot de tyrans et de sensations oubliées qui, au fil du temps, se seront métamorphosées en cathédrales oniriques sur les parvis desquelles, chaque matin, on trouvera tout et son contraire dans une foire aux souvenirs recyclés, tenue par les amis invisibles qui m’ont vu grandir et m'ont aidé à constituer le vocabulaire puis la grammaire de mon langage plastique.
Soyez les bienvenu(e)s ! et que la force WABI-SABI-AFRO-PUNK-POVERA vous accompagne et vous mette en joie !
Vues de l'exposition Tout à l'heure est un autre jour, la Société Mobile, Marseille, 2022