Francine ZUBEIL 

Les soins relatifs au corps appartiennent à l’intimité, à l’espace privé. Dans les instituts de beauté, les soins sont à l’abri des regards indiscrets.
En France, les instituts pour ongles proposent la pose d’ongles américains. Aux États-Unis, on parle de ”french-manicure”.
La manucure se pratique souvent en vitrine ; les ongles deviennent un objet de désir et de consommation. Ils changent de forme, de couleurs.
Faux-ongles ajoutés, ils deviennent carapace, camouflage, objet de séduction...
Au quotidien, le mouvement des mains induit un comportement et une gestuelle particulière. Les mains, elles, donnent des indications sur la classe sociale, l’appartenance à un groupe, à une culture.
Un glissement s’effectue du privé au public ; la main devient espace d’exposition. F. Z.

Conversation, a window-project by Francine Zubeil
at Printed Matter 77 Wooster street, New York, NY 10012
17 janvier - 28 février 1998

Conversation 1998
6 impressions numériques sur transparent, 100 x 60 cm

Conversation 1998
Maquette de la vitrine de Printed Matter

Conversation 1998
6 impressions numériques sur transparent, 100 x 60 cm
Librairie Printed Matter, Wooster St, New York

La devanture de la librairie de Printed Matter est composée de 3 vitrines, soit 6 vitres et une porte vitrée.
Sur chaque vitre, une photo de mains à hauteur du corps des passants.
Photos imprimées en négatif couleur sur transparent, ce qui permet de voir l’image de l’intérieur et de l’extérieur de la librairie.
Toujours les mêmes mains, dans la même position, se touchant presque. Le négatif de l’image suspend les mains dans un envol, un geste à faire, un geste à prendre.
En arrivant de la gauche et de la droite de la librairie, pâles apparitions de l’image sur la première et deuxième vitrine, image nette sur la troisième. Sur la porte le titre conversation.
Sous chacune des photos sont exposés des livres d’artistes, visibles pendant les heures d’ouvertures.
La nuit, le store blanc baissé laisse uniquement la place aux photos.
Photos apposées contre la vitre. Répétition. Trois approches de l’image. F. Z


The front of the Printed Matter bookshop is composed of 3 shop windows, i.e. 6 window panes and a glass door. On each window there is a photograph of hands at the height of the eyes of passers-by.
The photographs are printed on a negative color transparency, so that you can see the images from inside and outside the bookshop.
The photographs are stuck on the window pane. Repetition. Three approaches to the image.
They are always the same hands, in the same position, almost touching each other. The negative of the image suspends the soaring hands in mid-air; their upward movement remains unaccomplished. Arriving from the left and right of the bookshop, you see faint apparitions of the image on the first and second windows, and a clear-cut image on the third. The door carries the title conversation.
Under each of the photographs, there are artists’books on display. They are visible during openning hours, but at night, the white window-blind leaves only room to see the photographs.
During my stay in New York in 96, I was fascinated by the hands of Puerto Rican check-out assistants. False nails 2 inches long in bright colors, blue, green, silver, adorned their fingers...
Body care is a very private matter for private places. In beauty parlors, beauty care is given discreetly, out of view of onlookers. In France, beauty parlors propose “American nails”. In United States they call it “French manucure”, the beauty care techniques are displayed in the shop windows and the nails become objects of desire and consumption. They change shape and color. With false nails added, they become a protective shell, camouflage and objects of seduction.In everyday life, hand movements infer certain behavior and certain body language. The hands are indication of social class, belonging to a social group and a culture.
The private merges into public: the hand becomes a showplace.