Arnaud VASSEUX 

Vue de l'exposition Mais il y a ce lieu, qui nous maintient, Espace Mécènes du sud Montpellier-Sète, 2020
Commissariat Mathieu Kleyebe Abonnenc
 
Gisant (Cassable - cairn) 1987 - 2019
Plâtre non armé, mousse synthétique et cairn (1987)
Matelas : 70 x 150 x 10 cm, cairn : 46 x 46 x 46 cm
 
Un jour de 1987, Arnaud Vasseux, jeune conducteur part seul avec la voiture de ses parents et roule, un peu au-delà d’un territoire connu, jusqu’aux monts du Beaujolais. Là il remplit le coffre des pierres qu’il trouve sur le bord de la route, suivant une impulsion qui lui échappe. De retour, il commence à élever plusieurs constructions de pierre, pris par une nécessité sans but. Quelques unes de ces architectures rudimentaires, de ces cairns cimentés, demeurent et sont conservées jusqu’à aujourd’hui dans la cour de son atelier. Plus de trente ans plus tard, il souhaite considérer ce geste, cette poussée, cette impulsion obscure qui a produit sa première sculpture. Gisant (Cassable - cairn) reprend des éléments et des matériaux familier au travail sculptural d’Arnaud Vasseux. Le jeu subtil sur la friabilité du plâtre, l’empreinte qui s’imprime sur lui, nous rappellent que les choses pèsent, font littéralement pression sur le passé et la mémoire : ici cet objet, un commencement revenu de l’enfance de l’artiste, la trace d’une permanence. Par l’opacité de son agencement, cette œuvre pourrait aussi bien être le marqueur d’un lieu sacré, qu’une stèle funéraire dédiée à un gisant inconnu et lointain.
 
 
Sans titre (Concrétions – chardon baromètre) 2018
2 feuilles de chardon Carline, calcaire, support en plâtre, 40 x 29 x 13 cm
 
Sans titre (Concrétions – chardon baromètre) fait partie d’une série d’œuvres à travers lesquelles Arnaud Vasseux prolonge son interrogation sur les processus de fabrication d’une sculpture. En effet, il travaille pour cela avec la temporalité d’un processus géologique naturel, celui exploité par les Fontaines pétrifiantes de Saint Nectaire depuis plus d’un siècle. Ces deux feuilles de chardons ont été concretionnées lentement, par l’écoulement de l’eau, produisant ainsi une matière et une forme rocheuse qui semble s’opposer à la fragilité et à la délicatesse de la feuille de chardon. Interrogeant autant ce processus de pétrification, qui écarte l’intervention de l’artiste, que l’effet du temps dont dépend la forme de l’oeuvre, il nous projette dans un nœud temporel singulier qui lierait ensemble le temps très ancien de la roche à la fugacité du végétal.
 
Vues de l'exposition Mais il y a ce lieu, qui nous maintient, Espace Mécènes du sud Montpellier-Sète, 2020
 
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