Arnaud VASSEUX 

EKPHRASIS, COPIE NON CONFORME, CO.AR.CO, Marseille, 2012
http://coarco.art.free.fr/ekphrasis.html

Réalisation des expositions « Marseille/Europe : copie non conforme »
Peindre l'écriture ou écrire la peinture ?
Les écrivains, poètes, épistoliers qu’ont écrit sur la peinture sont légion : Diderot, Stendhal, Baudelaire, Verlaine, Zola, Fromentin, Malraux, Viton, Giraudon… pour ne citer que quelques auteurs français des classiques aux contemporains.
Ici, nous ne nous sommes pas intéressés aux écrits théoriques ni aux textes sur l’art, mais à une forme rhétorique qu’ils ont utilisée : l’ekphrasis, d’où partir pour réaliser un cycle d’expositions thématiques.
Cette forme d’écriture est caractérisée par la description minutieuse d’un objet artistique visuel, soit existant soit imaginaire. Le verbe ekphrazein en effet signifie "exposer en détail". Aelius Théon, au premier siècle de notre ère, définit l’ekphrasis comme "un discours qui nous fait faire le tour de ce qu’il montre en le portant avec évidence sous les yeux". Or, depuis Théon, l'ekphrasis vient à désigner toute description d'une œuvre d'art dans un texte, la définition exhaustive que l'orateur grec en donne passant à la notion d'hypotypose (image, tableau), une figure qui regroupe l'ensemble des procédés permettant d'animer une description au point que le lecteur, par suggestion visuelle "voit" un objet d’art visuel se dessiner dans sa pensée.
On connaît très bien la description que le philosophe Lucien a faite d’un tableau d’Apelle (La calomnie) qui, disparu et n’étant plus visible physiquement, a généré des "copies" pendant des siècles (Botticelli, Mantegna, Dûrer…).

 
 
Du tableau 2012
Plâtre, journaux broyés, pigment, clous, 81 x 68 cm
Courtesy galerie White Project, Paris

Tableau récapitulatif
« Les pieds devant, on peut compter tous les orteils, en remontant, les jambes couvertes d’un tissu blanchâtre, à hauteur du bassin, les mains dans la posture de celles d’une dactylo sur une machine à écrire, la cage thoracique dépassant les épaules, enfin la tête avec son système pileux témoignant qu’il s’agit d’un homme, les yeux fermés sous un front fermant, lui, le rectangle.
Dans sa lecture de gauche à droite, des pieds, des jambes puis encore des mains, les unes aux doigts croisés, les autres (celles de la dactylo) puis trois visages, une fiole d’onguent.
Si je vous en disais plus, il n’y aurait qu’à signer. »
Bernard Plasse
 
 
Sans titre 2012
Plâtre, billes de verre, moisissures, 80 x 15 x 23 cm
Courtesy galerie White Project, Paris
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