Sofi URBANI 

Vortex aux équateurs, 2022

Vortex aux équateurs présente les deux hémisphères au même endroit, dans le même bac. Mue par des moteurs sous les bondes, l’eau tourne dans les deux sens, en circuit fermé.
 
  Mon travail artistique s'appuie en partie sur des théories scientifiques que je m’applique à détourner en y apportant un aspect sociétal ou/et poétique.
Dans cette sculpture je m’intéresse au flux qui tourne en rond.

C’est en regardant la bonde du lavabo se vider et l’apparition d’une spirale en creux que j’ai eu envie de voyage. Plus précisément, une légende urbaine prêtant que l’eau ne s’évacue pas dans le même sens, selon si elle se trouve d’un côté ou de l’autre de l’hémisphère de la planète Terre.

Ce phénomène est dû à l’attraction terrestre, on l’appelle la force Coriolis. En effet, on a constaté que ces « tourbillons » ne vont pas dans le même sens dans l’hémisphère Nord et l’hémisphère Sud, lorsqu’il s’agit de phénomènes météorologiques d’envergures importantes, tels que les tornades ou les cyclones.
Ce phénomène naturel se retrouve sur notre planète, sous différentes formes. Soit des tourbillons d’air chaud et d’air froid, dans lesquels les oiseaux peuvent prendre l’ascenseur thermique qui lui permet de monter dans les airs, sans bouger ses ailes. Soit dans l’eau ce qu'on appelle aussi « maelstroms » et même sûrement dans l’espace avec les trous noirs.

Ces tourbillons » qui se dessinent au fond des eaux ou de l’Univers, ont toujours créé de l’imaginaire fantastiques. J’ai eu envie de rendre cette légende urbaine réelle. Ici, comme pour Le réveil amoureux, je m’accapare une croyance pour en faire un objet, une sculpture.

 
Tous les cours d'eau finissent dans les mers et les océans. J’ai aussi réfléchi à comment faire circuler l’eau dans un circuit fermé. Comme un être vivant, des tuyaux font circuler l’eau d’un côté à l’autre du bac.
Il existe des lignes de crêtes topographiques que l’on appelle « la ligne de séparation des eaux ». Des frontières naturelles qui séparent physiquement, les eaux des pluies. Par exemple, en Lozère, proche de pont de Montvert, dans le Cévennes, la pluie tombe soit d’un côté et part vers l’océan Atlantique et de l’autre vers la mer Méditerranée.
Il s’agit d’un tout petit muret naturel qui sépare les eaux.
Mais tous ces flux, ces délimitations n’ont pas réellement de frontières. Ils finissent pas se mélanger, se retrouver. Les flux naturels se mêlent aisément mais pas les hommes.
 
 
Vortex aux équateurs, 2022
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