Olivier TOURENC 

Du vin 1995-1996
Performance, Villeveyrac, Hérault (34)
Photographies Xavier Boymond et Michel Dunan

Ce travail débute avec la vendange de 1995 et couvre l'hiver pour la période de vinification, il porte donc sur la récolte 95/96.
Je suis parti d'une récolte pour fabriquer du vin de manière à mettre en parallèle.deux modes de production. Je n'interviens que sur un petit volume de cette vendange, une partie suit l'ensemble de la récolte à la cave coopérative tandis que je traite l'autre moitié jusqu'à l'embouteillage.
Au printemps suivant, je me suis donc trouvé avec une quantité de vin élevé et mis en bouteille par mes soins et une autre, égale en volume, traité par la cave coopérative. C'est ce binôme qui forme la base de ce travail, ses deux termes sont traités sans disparité. Les deux parties de la récolte se retrouvent réunies après avoir suivit l'une un mode de production similaire à un travail d'atelier et l'autre à un mode de production social, collectiviste d'une cave coopérative.
La part traitée à la maison existe réellement mais n'a pas d'identité social car n’ayant pas fait l’objet d’une déclaration de récolte ; elle est socialement et donc, puisque cela en est ici le signe, fiscalement illégale. par contre la part qui vient de la cave possède tout le bagage administratif d'un vin légal. L'illégalité de fait (factuelle) de la production domestique en fait un acte de contrebande. (Je m'en suit rendu compte par la suite).
Utilisant cette donnée,une vente du binôme ne fait donc apparaître sur l'acquis émispar le vendeur que la moitié légale du vin acheté. Pour pouvoir être marchand de vin et délivrer des acquis (uniquement pour un volume supérieur à 90 litres) il faut faire une déclaration au registre n°17 des douanes comme "débitant de boisson alcoolisée", on obtient une '"petite licence à emporter" qui est gratuite. Part ailleurs, il faut s'inscrire au registre du commerce, acquitter des droits et se radier dans les quinze jours afin de ne payer que pour trois mois : 20900 divisés par 4 soit moins de 5000 fr., certains droits étant calculés différemment pour une courte période cela ne corresponds pas au quart de la somme. Ces sommes correspondent à l'inscription en tant que "commerçants entreprises individuelles", elles sont différente pour une SARL et une SA.
Maintenant, si l'on retourne la situation, la galerie, en vendant le vin sous son rôle de marchand d'art, place la commercialisation du vin de la cave dans une transaction illicite. C'est plus simple, le décalage entre les deux modes de production est maintenu intact et la démarche ne sent trouve pas altérée
le binôme est présenté de la façon suivante : le vin fait à la maison en bouteilles rangées sur un râtelier de cave. Le vin fait à la cave coopérative en bouteilles cachetées et mise en carton, soit de six (20), soit de douze (10) plus deux bouteilles.
Pour une vente au détail, une mise en carton en nombre paire est possible à la demande.
La récolte et l'ensemble des opérations ont été filmés et photographiées. Films présentés montés avec une bande son musicale. Les images sont de Michel Dunant, chef opérateur de cinéma. (2h30' de rushs hi8)
Les photos sont de Michel Dunant et Xavier Boymond, photographe. (350 diapos)


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