Maciek STEPINSKI 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Journey Visits Me / Podróz odwiedza mnie 2019-2020
 
Journey visits me

In 1862, Thomas Cook, who conceived and commercialised organised excursions and holidays, offered the first such trip outside of the United Kingdom, to Egypt. With time, his group vacation business quickly evolved, people began to travel to Asia, North Africa and the United States. Such trips were planned as a form of recreation affordable even for the less affluent who had an opportunity to see and travel the world for the first time.
At the same time, because this kind of leisure was a complete novelty, many people still felt it was too expensive, dangerous and energy consuming. However, those who wanted to learn about faraway places had the opportunity to appreciate them at the World’s Fairs held in parallel in Paris, London, Atlanta and other big cities. Besides presenting works of art, the latest technological and scientific achievements or human zoos, entire villages and pieces of nature were built to show life in faraway lands. For example, in 1904, an Irish town, Pygmy village and artificial Tyrol Alps were all built in Saint Louis, Missouri.

One may argue whether this brought any educational benefit or just entertainment. However, it was certainly rather controversial because the Pygmy village also exhibited people who had no idea of the context which they found themselves in. Context.
Just like in his previous work, in his part of the Journey visits me project Maciej Stepinski uses a special form of modified photography, thereby emphasising his stance towards what he observes and what he wants to pass on to the viewer. He looks at the idea of an artificial park imitating the tropics and faraway exotic regions, which in its form is isolated from external connotations, reference to space or any directly discernible placement in “reality.” The concept of a journey to faraway places is left devoid of its integral components, i.e. movement and time, the process of moving, a path, it makes itself subject only to its own functionality, regardless of location conditions or repositioning. This element of the “journey” becomes redundant, with the very idea existing only in the metaphorical, at the level of a subjective feeling of change. In his images, the artist highlights this feeling by eliminating any characteristic elements of the landscape he encounters: the strange, heavy artefacts and architectural forms seem deserted or not yet inhabited, they seem to persist beyond time, place and history.

In the 1960s, the artist’s grandfather, Janusz Maciej Stepinski, lived and travelled in Africa, where he was a UN statistician, and also zealously took photographs and shot films. Besides his slide photographs, there are also postcards that he sent to his then-small grandson. All these elements combine into a multi-layered story. Several decades later, Stepinski confronts the find with his own deliberations about the essence of journey and puts it in the context of an artificial paradise, giving it a conceptual nature. In this regard, the idea of photography as a form of memory and proof, in this case the proof of a journey in a definite time and space, paradoxically shows, all the more, yet another of its substitute aspects: the illustration and imitation that serves to develop the thought experiment one might call the Journey.

Maja Kaszkur / curatrice / Varsovie 2020


En 1862, Thomas Cook offre le premier voyage d’excursions et de vacances organisés en dehors du Royaume-Uni, en Egypte.
Avec le temps, son activité de vacances en groupe a rapidement évoluée, les gens ont commencé à voyager en Asie, en Afrique du Nord et aux États-Unis.
De tels voyages étaient prévus comme une forme de loisirs abordable même pour les moins nantis qui avaient l'occasion de voir et de parcourir le monde pour la première fois.
Parce que ce type de loisir était une nouveauté complète, beaucoup de gens le jugeaient encore trop cher, dangereux et énergivore. Toutefois, ceux qui voulaient en savoir plus sur des contrées lointaines ont eu l’occasion de les apprécier lors des expositions mondiales organisées en parallèle à Paris, Londres, Atlanta et dans d’autres grandes villes. En dehors de présenter des œuvres d'art, les dernières réalisations technologiques et scientifiques ou les zoos humains, des villages entiers et des morceaux de nature ont été construits pour montrer la vie dans des contrées lointaines. Par exemple, en 1904, une ville irlandaise, un village pygmée et des Alpes artificielles du Tyrol ont tous été construits à Saint Louis, Missouri.
On peut se demander si cela a apporté un avantage éducatif ou simplement un divertissement. Cependant, c'était certainement assez controversé car le village pygmée présentait également des gens qui n'avaient aucune idée du contexte dans lequel ils se trouvaient. Contexte.
Tout comme dans son travail précédent, dans une partie du projet Journey visites me, Maciej Stepinski utilise une forme particulière de photographie modifiée, soulignant ainsi sa position vis-à-vis de ce qu'il observe et de ce qu'il veut transmettre au spectateur. Il se penche sur l'idée d'un parc artificiel imitant les tropiques et les régions exotiques lointaines, qui, dans sa forme, est isolé des connotations extérieures, de la référence à l'espace ou de tout placement directement perceptible dans la «réalité». Le concept de voyage vers des endroits lointains est laissé dépourvu de ses composantes intégrales, c'est à dire le mouvement et le temps, le processus de déplacement, un chemin, il ne se soumet qu'à sa propre fonctionnalité, quelles que soient les conditions de localisation ou de repositionnement.
Cet élément du «voyage» devient redondant, l'idée même n'existant que dans la métaphore, au niveau d'un sentiment subjectif de changement. Dans ses images, l'artiste met en évidence ce sentiment en éliminant les éléments caractéristiques du paysage qu'il rencontre : les objets et les formes architecturales étranges et lourdes semblent déserts ou pas encore habités et semblent persister au-delà du temps, des lieux et de l'histoire.
Dans les années 1960, le grand-père de l’artiste, Janusz Maciej Stepinski, a vécu et voyagé en Afrique, où il était statisticien à l’ONU. Il y a réalisé avec passion des photographies et des films. Outre ses photographies et diapositives, il a également envoyé des cartes postales à son petit-fils. Tous ces éléments se combinent dans une histoire à plusieurs niveaux. Plusieurs décennies plus tard, Stepinski confronte la découverte à ses propres réflexions sur l'essence du voyage et la place dans le contexte d'un paradis artificiel, lui donnant un caractère conceptuel. A cet égard, l'idée de la photographie comme forme de mémoire et de preuve, en l'occurrence la preuve d'un voyage dans un temps et un espace définis, montre paradoxalement un autre de ses aspects substituts : l'illustration et l'imitation qui sert à développer l'expérience de pensée que l'on pourrait appeler le voyage.
 
 
 
 
Vues de l'exposition Journey Visits Me, W ramach Sopotu, PGS, Sopot, Pologne, 2020
 
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