Jérémie SETTON 

La Porolle, 3, 11, 14 août 2012
Laque Glycérophtalique sur panneau de PVC, 40 x 53 cm


Cette série est partie de la découverte par hasard d’une marque de peintures glycérophtaliques industrielles brillantes dont les pots comportaient la mention « effet miroir ». Cette argument marketing n’était pas sans me rappeler le personnage de Narcisse comme figure majeure des origines de la peinture. Ainsi, prenant au mot la publicité, j’ai réalisé des monochromes avec cette marque de peinture pour admirer le monde reflété à travers leurs couleurs. Je tentais ensuite de capturer ces reflets, depuis l’angle du regardeur/peintre que j’étais face à ces monochromes placés dans mon atelier, dans des espaces intérieur d’habitation, dans une salle d’exposition, dans un paysage… Pour ce faire, toujours avec la même peinture ultra brillante et sans changer d’angle de vue, je cherchais à appliquer des touches de couleurs sur le monochrome (telles que je les identifiais dans le reflet coloré) pour superposer la représentation du reflet au reflet lui-même. Le paradoxe étant que, plus j’avançais dans mon image peinte, plus mon modèle/reflet se distordait par l’épaisseur des touches appliquées et moins la représentation avait de chance de rester réaliste. J’ai privilégié des monochromes de couleurs foncées car leurs reflets étaient plus marqués et plus profonds. Cela a eu pour conséquence de produire des images sombre qui donnent des impressions de scènes nocturnes, alors qu’elle ont pourtant été produite sous un soleil éclatant ou sous de fortes lumières artificielles. L’odeur toxique de la glycéro m’a obligé à porter un masque à solvants lorsque les séances de peinture se tenaient dans des espaces fermés. Cela - ajouté à l’atmosphère faussement nocturne - induit sans doute une dimension "dramatiques" à ces représentation ; alors qu’elles ont pourtant était réalisées avec la forte jubilation qui accompagne l’émergence des images.
 
A vendre, 14 octobre 2010
Laque Glycérophtalique sur panneau de PVC, 76 x 95 cm


Cas particulier de la grande peinture bleue :

Celle-ci a été peinte – un peu comme une performance - durant la nuit qui a précédé le vernissage de l’exposition « A Vendre » réalisée par le Château de Servières à Marseille le 14 octobre 2010. Alors que l’ensemble des œuvres de cette exposition collectives avaient été accrochées - mon monochrome brillant bleue étant là parmi les autres – j’ai passé la nuit à peindre (comme évoqué précédemment) le reflet de l’espace de l’exposition avec les œuvres qui s’y trouvaient. Ainsi, lors du vernissage ma peinture agissait comme une représentation de cet espace doublée par la présence des visiteurs qui se projetaient à l’intérieur.
 
Atelier, 12 mai 2008
Laque Glycérophtalique sur panneau de PVC, 76 x 95 cm
 
   
 
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