Katharina SCHMIDT 

Augenfassade (façade avec des yeux) 2002
Sérigraphie sur papier tapisée, 45 x 60 cm chaque
Vue d'ensemble et détail de la façade de l'exposition Gas-Telefon-Hunderttausend Rubel (gaz-téléphone-cent mille roubles), Galerie M+R Fricke

Gas-Telefon-Hunderttausend Rubel 3 (gaz-téléphone-cent mille roubles 3) 2002
Feutre sur papier, 80 x 120 cm

Gas-Telefon-Hunderttausend Rubel 1 et 2 (gaz-téléphone-cent mille roubles 1 et 2) 2002
Feutre sur papier, 80 x 120 cm
Vues de l'exposition Gas-Telefon-Hunderttausend Rubel (gaz-téléphone-cent mille roubles), Galerie M+R Fricke

Augenfassade (façade avec des yeux) 2002
Sérigraphie sur papier tapisée, 45 x 60 cm chaque
Vue d'ensemble et détail de la façade de l'exposition Gas-Telefon-Hunderttausend Rubel (gaz-téléphone-cent mille roubles), Galerie M+R Fricke

Un pantalon est un pantalon est un pantalon

Le titre de l'exposition de Katharina Schmidt, Gas-Telefon-Hunderttausend Rubel (Gaz-téléphone-cent mille roubles), est très clairement une réminiscence de la Modernité: il fait référence à un passage du célèbre roman Les faux monnayeurs d'André Gide qui porte sur un groupe d'écoliers à Paris au début du siècle dernier. Le conflit entre le monde réel et la représentation que nous en concevons, que Gide traite dans son histoire policière avec une mosaïque narrative composée de lettres, de journaux intimes et de documents, commence par apparaître sous une forme bien ordonnée chez Katharina Schmidt. Ainsi, elle a recouvert toute la façade de la galerie M+R Fricke dans la Linienstrasse avec une "tapisserie d'yeux" qui masque également les fenêtres et les portes.
"J'aime bien lire avec les yeux et non avec les oreilles. J'aime bien lire intérieurement et non extérieurement", remarquait Gertrude Stein en icône de la Modernité. Et l'on saisit bien vite l'enjeu de cette exposition: une histoire à mystères de la vue, où le contenu et la forme, l'intérieur et l'extérieur sont permutables. Or, ici, tout paraît d'abord très simple. Le stock, dans lequel Katharina Schmidt puise, est pour la plupart issu du contexte quotidien. Ainsi, l'artiste née en 1960 trouve les motifs de son travail sur des emballages, des dépliants publicitaires ou des modes d'emploi. Dans le choix de ses modèles, elle se concentre sur le langage formel réduit du design graphique industriel, qui entend symboliser les choses de la manière la plus simple. "…Ouvre les yeux", nous signifie la "tapisserie d'yeux" de Katharina Schmidt, tout en fermant l'intérieur de la galerie au regard de l'observateur. Ce n'est qu'à la nuit tombée que la lumière atteint la rue à travers la membrane de la tapisserie.
A l'intérieur, le visiteur est accueilli par une ronde étrange des motifs les plus divers. Sur les dessins faits au pochoir, des carrefours et des diamants se superposent, des voitures semblent flotter sur les cimes d'arbres, des motifs de pantalons, de trèfles ou de chauves-souris disparaissent pour apparaître sur le dessin suivant dans une combinaison nouvelle, où le sens habituel des motifs s'évanouit. A la rigidité d'une définition valide de la réalité, Katharina Schmidt oppose les possibilités de la construction. Les histoires qui naissent alors sont aussi peu compliquées que fantastiques. Comme disait Gertrude Stein: "L'une des choses les plus réjouissantes pour ceux d'entre nous qui écrivent ou peignent est d'expérimenter le miracle quotidien. Il arrive."

Oliver Koerner von Gustorf


Eine Hose ist eine Hose ist eine Hose

Ganz deutlich ist der Titel von Katharina Schmidts Ausstellung:
GAS-TELEFON-HUNDERTTAUSEND RUBEL eine Reminiszenz an die Moderne: Er entstammt einer Passage aus "Die Falschmünzer" - Andre Gides berühmten Roman über eine Gruppe von Schülern in Paris am Anfang des letzten Jahrhunderts. Der Widerstreit zwischen der wirklichen Welt, und der Vorstellung die wir uns von ihr machen, den Gide in seiner Detektivgeschichte als erzählerisches Mosaik aus Briefen, Tagebuchprotokollen und Berichten beschwört, erscheint bei Schmidt zunächst in geordneten Bahnen: So hat sie die gesamte Fassade der Galerie M+R Fricke in der Linienstrasse mit einer "Augentapete" bedeckt, und dabei auch über Fenster und Türen tapeziert. 

"Ich lese gerne mit den Augen und nicht mit den Ohren. Ich lese gerne innerlich und nicht äußerlich“ merkte Gertrude Stein als Ikone der Moderne an. Und bald wird deutlich worum es bei dieser Ausstellung geht - um eine Rätselgeschichte des Sehens, bei der sich Form und Inhalt, Inneres und Äußeres verkehren lassen. Dabei erscheint hier auf Anhieb alles sehr einfach. Der Fundus auf den Schmidt zurückgreift, entstammt zumeist alltäglichen Zusammenhängen. So findet die 1960 geborene Künstlerin die Motive für ihre Arbeiten auf Verpackungen, Werbeprospekten, oder in Gebrauchsanweisungen. Bei der Auswahl ihrer Vorlagen konzentriert sie sich auf die reduzierte Formensprache des industriellen Grafik- Designs, mit dem Dinge auf simpelste Weise symbolisiert werden sollen."Öffne die Augen" bedeutet uns Schmidts "Augentapete", und verschließt das Innere der Galerie vor den Blicken des Betrachters . Nur bei Dunkelheit scheint das Licht durch die Tapetenmembran hinaus auf die Straße.

Im Inneren erwartet den Besucher ein merkwürdiger Reigen unterschiedlichster Motive. Auf mit der Schablone produzierten Zeichnungen überlagern sich Straßenkreuzungen mit Diamanten, Autos scheinen durch Baumkronen zu schweben. Muster aus Hosen, Kleeblättern oder Fledermäusen verschwinden und erscheinen auf der nächsten Zeichnung in neuer Kombination, wobei sich die übliche Bedeutung der Motive verliert. Der Festlegung auf eine gültige Definition von Wirklichkeit stellt Schmidt die Möglichkeiten der Konstruktion entgegen. Die Geschichten, die hierbei entstehen, sind ebenso unkompliziert wie phantastisch. Wie schrieb schon Gertrude Stein: "Eines der erfeulichsten Dinge für diejenigen unter uns die schreiben oder malen ist das tägliche Wunder zu erfahren. Es kommt."

Oliver Koerner von Gustorf
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