Véronique RIZZO 

 
Faust Money 2022
Risographies, 30 x 40 cm
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
   
 
 
L'organisation de la chute #5 2022
Revue, sur invitation de Leos Ator
12 contributeurs graphiques + 2 auteurs
Tirage risographie, 50 exemplaires
 
L’Art ne pose plus problème.

L’Art s’intègre pleinement aux logiques marchandes. L’Art est intégré. D’autant que, dans un monde soumis au totalitarisme marchand, il projette la splendeur des ors bourgeois.

L’Art ne pose plus problème.

L’artiste pose problème.


Socialement, sa précarité pose problème. La question de sa légitimité est au cœur de la réception de la valeur de ses créations - esthétique, économique et sociale.

D’autre part, il est celui qui questionne volontairement les représentations esthétiques, économiques et sociales: il pose problème.

Il questionne la valeur de l’Art, celle de l’or, l’OR-dre du monde, l’OR-dre de l’Art.

Sacrifier à l’Art, c’est sacrifier à l’OR-dre bourgeois, qui dispense éventuellement aux artistes la reconnaissance qu’ils quêtent. Ici, se noue le pacte Faustien de l’Or et l’Art. Il se joue dans cette jonction des Majuscules, qui soumet les artistes jusqu’à leurs cadavres.

Cependant, demeure la possibilité de déjouer ce pacte par une ironie faussaire.

Diogène fit ce choix: défaire l’Or par l’or – falsifier la monnaie - et renvoyer l’OR-dre à ses simulacres.

Le choix du faussaire est celui de mimer la valeur pour miner ce qui la fonde: contrefaire la monnaie, contrefaire l’œuvre, contrefaire le savoir, la légalité, l’autorité.

Il joue des apparences, et ainsi il les désinvestit.

Peut-être, est-il temps de désinvestir l’OR-dre du monde, de répondre au simulacre par le simulacre: la Faus(t) money?

Quoiqu’il en soit, il est toujours temps de poser problème.
 
 
Edito de Leos Ator
 
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