Florence-Louise PETETIN 

Paysages 2014
Film 50mn, montage par Filmflam Marseille, production Drac Paca, Conseil Régional Paca, Conseil Général des Bdr, 2014
 

Carnet de Voyage – projet du film Paysages

1er août 2007, 11 heures soir

à la maison avant de partir
J’ai pas fini de préparer les CD et DVD pour l’Inde. Je ne sais pas si j’aurai le temps de dormir.
Gabj vient me chercher à 4h .
L’avion est à 6h20.
Je me sens seule.
Je n’ai pas pu embrasser Néomaye au téléphone.
J’ai envoyé un message à T O qui ne me repond pas.
Depuis qu’il m’a rappelée je pense à lui, plus. Fort. Je me suis relancée dans un espoir-probablement illusoire. C’est énervant. Apres c’est le vide.
Il ne répond plus.
Repenser à autre chose.
Mes affaires sont prêtes à part les cd.Mes sacs sont lourds mais dans les limites autorisées je crois.
J’y retourne.

Rahul 09801286274

à l’aéroport
Donc on est maintenant le 2
5h22
je suis dans l’aéroport, le poids de mon sac oscillant juste entre 19,9 et 20kg (poids maximum autorisé)
Gabj est venue me chercher à 4h pille. Je n’avais pas de café alors on est allées en boire un dans un café qui était, par chance, ouvert près de la maison. Puis dans la voiture elle racontait ses amoures d’une façon drôle et intelligente. C’était vraiment sympa et gai qu’elle m’accompagne. Ca m’a fait du bien.
On s’est dit qu’on pourrait voyager ensemble, je crois qu’on s’entendrai bien.

C’est calme, paisible le grand halle avec presque personne.
Il y a à peu près deux heures jusqu’à Milan, puis changement, deux heures d’attente puis l’avion vers Bombay.
C’est chouette d’être là.
Fffou !
Après toutes cette tension, angoisse et inquiétudes,
c’est bo.
Finalement je n’ai pas dormi cette nuit j’ai fini le film pour Father Wilfrid c’était pas mal , très simple, mais j’ai pas réussi à le graver !
Je lui enverrai par la poste à mon retour.
Je vois que je peux faire les choses très vite. Dans l’urgence je fonce.
Je ne sais pas pourquoi je mets tellement de temps autrement, tellement de temps que finalement je ne le fais pas !
Il y a encore une demie heure avant l’embarquement.
Les gens continuent à passer le portillon du contrôle.
Il y en a qui sonnent, on les fouille, ils écartent les bras. Il n’y a rien, ils entrent.
Je vais voir s’il y a du café dans la machine.
Le jeune homme est venu me demander de la monnaie de cinq euros, c’était de la chance j’avais plein de pièces et ça me débarrassé. Pas besoins des euros en Inde. Ils avaient faim et ont acheté quelque chose à manger dans la machine, il est 5h1/2.

Dans l’avion-
Nous avons un mini avion.
Je commence à sentir la fatigue, le journal tombe de mes mains et j’ai l’impression que je vais tomber endormie comme tomber dans les pommes.
On va décoller.
Ils parlent italien et une autre langue aussi je crois, mais pas français. Je resserre ma ceinture, c’était quelqu’un d’énorme avant moi, ou une femme enceinte.
Ah je crois qu’ils parlaient français aussi mais avec un tel accent qu’on ne comprend pas.

A Milan- escale
J’aimerai bien m’arrêter là, l’Italie c’est plus facile que l’Inde.
Mais je viendrai une autre fois.
Au bar les serveurs-veuses sont moins qu’aimables. Ils ne sont sympas qu’avec les italiens! J’ai deux heures à attendre. Jitu vient me chercher à l’arrivée. Je retirerai de l’argent à l’aéroport si je peux.
Si il travaille demain je partirai avec lui et commencerai à filmer – sa vie, une vie quotidienne à Bombay - dès demain.
Commencer tout de suite.
Et dans la journée pendant qu’il travaille je peux aller me promener. Mais il me faudrait un plan et les adresses des musées et des galeries. Je vais appeler Rahul.
Et m’arrêter souvent dans les ‘cafés’ pour écrire (cf Frédérique Valabregue - il m’a dit qu’il faisait ça dans ses voyages).

Elle dépose devant moi un grand verre de lait chaud, avec juste une goutte de café au centre dans la mousse, qui décent au milieu du lait. Bahh tout ce lait !
Une autre femme à côté a la même chose. Ca doit être une spécialité – enfin ça cour - (le bic n’écrit plus, et l’écriture s’efface –à l’envers- par son absence- et la suite de la phrase est absente aussi)
Les bics parfois ne supportent pas l’avion, ils se déversent ou se bloquent ?
J’espère que mon sac va me suivre jusqu’à Bombay, d’un avion à l’autre - qu’ils ne vont pas le perdre. J’irai fumer une clope dans les toil. tout à l’h.

On dirait que l’élégance italienne s’est perdue – ou bien les italiens ne sont pas dans l’aéroport, les élégants. C’est pas vulgaire non plus, mais plutôt commun. Même les pubs pour les produits de luxe –ou plus ou moins de luxe- sont ratées, pas du vrai bo, un faux chic décalé un peu looser.
Ca doit pourtant exister encore, peut-être dans d’autres villes comme Rome ? Je crois que Milan est plutôt une ville industrielle, très dynamique économiquement, travailleuse ?
Il y a des petites brillances dans le revêtement du comptoir, des éclats de lumière comme des minuscules miroirs. Il y en a un qui vient dans mon oeil.
Il y a des galeries qui sont bien ici.
Anja - que j’avais rencontré l’année dernière à Sanskriti, la résidence à côté de Delhi, est aussi à Milan. Je vais revenir.
Je vais aller partout en Europe montrer mon travail, ‘faire du porte à porte’ (préparer un bon dossier, vraiment bien fait).
Je ne vais pas attendre que quelque miracle arrive.
C’est pas agréable mais je vais le faire, et en plus je voyagerai. Ce sera ma compensation du travail de vrp !
20, 30, 50 galeries, je finirai bien par trouver qque chose de bien.
Voilà pour la rentrée –
Finir il Particolare et faire un bo dossier – Philippe peut m’aider ? il l’a proposé.
Puis aller dans toutes les grandes villes européennes.

Je ne suis pas encore arrivée en Inde et déjà je me vide ! c’est peut-être la trouille ?
Je suis dans la grande salle d’attente de l’aéroport avant l’embarquement. Il y a du monde. Des gens d’un peu partout on dirait, et qui vont dans différents endroits du monde.
Je vais comme m’évanouir – fatigue. Encore une heure à attendre.

Dans l’avion
J’étais assise à côté de cette sœur, elle est indienne mais vit en Italie, elle va voir sa famille, elle n’est pas rentrée en Inde depuis plusieurs années.
Elle avait l’air gentille mais finalement elle s’est mise à s’agiter et me montrait toutes les places libres à côté. Alors je suis allée m’asseoir là. Il fait plus froid, à cause de la ventilation, mais j’ai plus de place.
De toutes façons elle ne sentait pas bon…

On va décoller.

Dessin (un personnage sur son fauteuil d’avion, replié vers ses genoux)

Ca monte fort d’un coup
Le bébé crie
Il ne crie plus

Dessin (une femme met le masque à oxygène de l’avion sur son visage)

J’ai mal au cœur
Le bébé pleure ri pleure
Il y a au moins deux bébés
Jaune – rose – jaune – blanc

Je vais filmer à Bombay
Jitu et la ville et les gens qui ont investi la ville – qui ? description de la foule (groupe) + individuel.
Comment ? - dehors jour : (extérieur jour) circulation, déambulation dans les rues, le corps de la ville
- dedans nuit : (intérieur nuit) dans le ventre de la ville, boîtes de nuit, jeunesse moderne, musique, mixages ? quelle musique ?

Cet espace – lequel ? description, investigation, découverte

Et je filmerai à Maweith (rester 10/ 15 jours) + autres lieux de jungle.
Quel mode de vie des gens des villages (suivre les gens d’une ou deux familles, qu’est ce qu’ils font toute la journée – mère – père - enfants.)
Et la vie dans la mission, les pères, les sœurs, les enfants qui vivent là.

Filmer environnement jungle.

+ travail de peinture avec les enfants sur le paysage – Monet, les Nymphéas

Questions au père sur les croyances des gens qui vivent dans la jungle, avant la mission, avant d’avoir été convertis.
Est-ce que leur mode de vie a changé ?
Faire comme des interview des différentes personnes de la mission (préparer des questions) et les enfants ? - plus difficile.

Comment vivre dans des environnements si différents ? Bombay, le jungle.
l’être humain s’adapte ?
Quelles différences entre ces deux environnements.
Quels aspects positifs et quels problèmes de l’un et de l’autre ?
Question du développement, dans les deux cas. + mondialisation ( voir à travers la musique, mixage musique traditionnelle et classique et techno ? les jeunes, vie moderne, + ‘occidentale’, habillement )
Question de la tradition et de la culture.
Quelle transition ?
( cette question se pose pour tous les pays du monde. Nous serons bientôt tous pareil, mangeant tous la même chose, parlant la même langue, écoutant la même musique… et par internet l’info circule très vite, de façon libre, à travers le monde entier.
Ou bien ce sera un grand, énorme mélange – pas si mal.
Les jeunes sont les choses qui avancent dans la société, ils sont en avant de ce qui avance.)

Le film a l’air vraiment nul sur la télévision de l’avion.
J’ai encore faim.
Je suis allée chercher des car en sac dans mon sac, je vais finir par tout manger ce que j’ai pris pour les enfants.
C’est un téléfilm anglais –mais c’est toujours mieux que l’italien que je ne comprends pas.
L’un des stuwart parle très bien français. C’est normal il vit à Paris. On en a parlé un peu, alors il est devenu plutôt aimable –contrairement à avant, il passait le chariot, servait, desservait avec les autres, comme exaspéré.

C’est énervant, je n’ai plus envie de dormir.

A Bombay
Filmer différents lieux de la ville – passage des gens, déplacements, investissement de l’espace.
Aussi le métro
J’imagine la ville comme une chose vivante, comme un être gigantesque, comme un grand corps sur lequel vivent des millions de gens.
Que font-ils ? Où aiment-ils aller, comment se déplacent ils dans cet espaces…?

En même temps, voir comment est construit cet espace de la ville. Quel urbanisme ? Quelle est la place de la nature dans cette ville ? (cf Basel )
Prendre un plan de la ville pour voir sa composition, répartition dans l’espace.
C’est un port.
Spécificités d’un port.
(cf élargir le projet Hamburg - Marseille, Oslo, et Bombay ! Ce serait bien !)
Des objets et des gens arrivent par la mer – depuis des centaines, des milliers d’années, quel échange avec la mer, et rituels religieux aussi je crois.
Cohabitation de la ville et des humains.

Prendre ce regard extérieur d’anthropologue.

Comment la ville a été aménagée, construite, pour recevoir les humains. Et comment les hommes se sont adaptés au corps de la ville ?
Ce sont les hommes qui construisent la ville, mais il semble qu’à un moment elle prenne une sorte d’autonomie dans son développement, plus personne ne contrôle ce qui se passe. Comme si elle devenait vivante, les maisons, les immeubles, les espaces se juxtaposent, la ville croit, grandit, dans ce mouvement ; elle semble s’animer d’une vie propre, autonome, dans son corps.
+ faire un travail de recherche sur l’architecture dans Bombay, et sur les cabanes (cf J P Cometti)
Je ne sais pas si j’arriverai à aller filmer dans les bidonvilles,
Je ne crois pas.

Le type fait des petits sautillements dans l’avion. Des exercices…

Me laisser aller, avec mon regard sur cet espace, cet environnement et les gens qui y vivent.
De multiples points de vue, et des détails, et des temps longs de filmage sans bouger, à observer, comme objectivement, le temps et les gens et les choses passer.
Voilà, observer les choses, objets inanimés, et les êtres vivants circulant à travers ces derniers.

Je voudrais comme rendre les choses abstraites – quel est le terme ? - dans ma vision des choses sortir de l’anecdotique et de l’affectif, du drame humain.
Avoir un regard abstrait, une façon de voir et de filmer qui abstratise, qui retire les choses, la situation de son état réel, - relatif, et lui donne une autre dimension.
Car en Inde tout est chargé d’affectif, et particulièrement pour nous occidentaux. Ou c’est notre affectif qui est touché, troublé, désorienté ?
Je veux regarder, voir, en enlevant l’affectif.
Je crois que c’est aussi comme un grand théâtre en Inde– il y a tout un côté lyrique et une mise en scène – ne serait-ce qu’avec les rituels religieux, aussi cette passion des couleurs, des costumes, la danse, la musique, comme les mimes –il y a aussi la violence réelle - de la police, des mendiants, la pauvreté, comme le cinéma... Mais ce théâtre permet à chacun de dédramatiser, de mettre à distance la réalité parfois très dure et de continuer à vivre.

Je prendrai du recul et observerai comme un scientifique.
Sinon c’est épuisant et dur de voir toute cette misère.
Et il est difficile d’accepter que ce sont des gens comme nous, qui vivent dans de telles conditions, qui dorment dans la rue, allongés sur le trottoir, des familles parfois. Le soir c’est comme ça qu’ils se couchent s’allongent sur le trottoir les uns à côté des autres. Le matin, la mère lave les enfants le long de la route, elle leur verse de l’eau dessus et les savonne, elle, se lave un peu plus loin derrière, très discrètement, ou très tôt le matin lorsqu’il fait encore nuit. Les hommes qui vivent dans les cabanes se lavent aussi dehors, ils gardent un tissus autour de leur taille, versent l’eau sur eux se frottent, puis ils se coiffent s’habillent, et vont travailler. J’ai vu des hommes revenir de leur travail, avec leur mallette, et rentrer chez eux dans une de ces cabanes construites avec des bâches en plastique, au pied des immeubles en construction. Les gens qui vivent là sont soignés malgré leur condition de vie très précaire. Il y a très peu de ‘clochards’ en Inde.
Je crois que le corps est important dans cette société et donc son entretien et un certain respect de soi ? La famille est également très importante, et le groupe social. La religion aussi, différentes religions, fait partie de leur vie. Même vivant dans les pires conditions, ils ne sont pas seuls, ils s’entraident et se soutiennent.ils s’entre tuent aussi parfois…

Je m’attends à quelque chose d’assez apocalyptique à Bombay, au niveau urbaniste et architectural. Comme dans des films de science fiction, des représentations de l’après- fin d’un monde ; après une catastrophe qui détruit le monde ‘capitaliste’, de la grande consommation, très riche, le règne de l’argent.

Mon voisin est indien, il travaille dans l’industrie du textile et fait du commerce avec l’Europe. IL a une usine qui emploie trois cent personnes, près de Bombay. Il va en Europe deux fois par mois (mais pas tellement en France, à part à Lyon et Toulouse, car les français travaillent plus tôt avec la Chine, c’est moins cher mais de moins bonne qualité)
Il est un peu las de ces voyages incessants, l’avion est comme un bus pour lui.
Maintenant je dois aller chez Jitu, dans New Bombay. Il me dit que c’est à deux heures du centre ! C’est très long car c’est un quartier un peu loin, et surtout la circulation est très mauvaise, et cela empire encore pendant les périodes de pluie.
J’aurai du choisir d’aller dans la guesthouse de la faculté, c’est près de l’aéroport, et il dit que c’est à une demie-heure seulement du centre.
Mais bon. Ce qui est bien c’est que je vais filmer justement ce truc de dingue. L’environnement et les transports… et le mode de vie de quelqu’un qui est dans cette ville. Même si ce sont des conditions difficiles. Dans la guesthouse je n’aurai pas pu faire ça.

On arrive dans une demi-heure je pense.
Mais je crois qu’il y a beaucoup de circulation vers Bombay, aussi dans le ciel !
Alors ils disent qu’on est retardés. Va-t-il falloir tourner en rond dans le ciel en attendant de pouvoir atterrir ?

Oui, finalement c’est super ce projet. Je suis très excitée.
Je vais voir comment il vit – et comment beaucoup de gens vivent probablement – classe moyenne. Je vais aller avec lui, je vais filmer, observer, je suis là pour ça.

Des constructions les unes à côté des autres
On atterrit
Un immeuble monstrueux
+ énorme que ce qui a jamais été construit

 

dessin

En son centre, afin de donner de la lumière aux appartements, ou bureaux, un espace est laissé vide, sa forme est celle d’une chose organique, il y a quelque chose de vivant en son centre, donné par l’air. Comme une sculpture.
(était-ce réel, ou une idée d’architecture, en voyant le paysage de Bombay depuis l’avion ?)

Hamant
Prashant

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3rd of august

- internet  ?
- Cyrille coordonnées du professeur à Bombay  guest house 
- tel Ritesh ne peut venir que le 5th ? then we go together to Baroda ?

- tel Rahul adresses Museum
Galeries
Artistes
Ecole des Beaux Arts
- banque
- parapluie

voir les ateliers des peintres d’affiches des films de Bollywood ? vers Bombay, où ?
(je me suis renseignée, cela n’existe plus,depuis peu, les affiches sont maintenant imprimées. Les choses changent vite, très vite.)

Jitu ne veut pas bouger. Mais je vais le bouger. J’ai tout ça à faire - flèche vers la liste plus haut.

Mal au crâne qui revient. Mais ça va, il ne fait pas trop chaud.

n° tel Hamant ?

Il a une super rage de dent, mais il ne veut pas aller chez le dentiste !

Je veux m’en aller d’ici et aller dans la guest house, c’est au centre de la ville, ici c’est loin.
Je vais encore filmer le paysage hallucinant et chaotique, presque catastrophique, dans le quartier. New Bombay. Ils ont récupéré du terrain sur la mer, en comblant avec des cailloux, du sable, de la terre, et c’est là qu’ils construisent un nouveau quartier de la ville, une sorte de prolongation, un agrandissement de la ville de Bombay, New Bombay, ou Navi Mumbai.
Bombay est toute en longueur, c’est un ensemble de sept îles, il y a la mer de tous les côtés ou presque, ce qui la limite dans son extension.
Il paraît que New Bombay se construit suivant des plans – contrairement à Bombay elle même, pourtant on ne dirait pas. Cela semble totalement anarchique.
C’est aussi la mauvaise ambiance avec Jitu, qui me fait voir ce quartier encore plus triste et laid qu’il n’est, probablement.
Il s’est rasé, bon maintenant on va pouvoir y aller peut-être… attend, il a pas fini, il taille sa petite barbe maintenant !

Alors nous sommes sortis, j’ai filmé around le paysage, les immeubles en construction qui ont déjà l’air vieux, à la limite de la ville dans un noman’s land, contre la mer, une étendue très grande, abandonnée, un paysage désolé et beau dans sa désolation et son improbabilité. Et quelques fois des gens traversent cet espace comme marchant vers nulle part, comme un grand silence, comme une vie sans raison, juste une respiration, juste le jour puis la pluie puis souffrir, et aimer, et mourir. Un monde irréel, ou est-ce au contraire le vrai monde - sa vraie nature, sans structure, juste le monde, le chaos, c’était un état libéré, la nature, et la folie des hommes, là sous nos yeux.
Puis le ciel a commencé à s’assombrir, ça faisait des couleurs très belles dans le paysage, la végétation, des verts foncé, les immeubles sombres, les rouges obscurs et le ciel gris noir et bleu fort.
Puis des gens ont commencé à courir.
Et Jitou a dit it’s gonna be havy rain et nous avons accéléré le pas et il a commencé à pleuvoir comme des seaux d’eau.

 
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