Stéphanie NAVA 

L’absorbeur de paysage 2001
Vue de l’exposition Le logis des projections, Centre d’art contemporain Le Parvis, Pau, 2012

Une femme qui, dans un téléphérique tape à la machine. Elle parcourt le paysage et on imagine que c’est la vision de celui-ci qu’elle retranscrit sur le papier. Le panorama dans lequel elle évolue n’est pas dessiné, il est absent, comme laissé en proie à notre imaginaire, ou comme déjà absorbé par cette « secrétaire ». Elle parcourt l’espace du mur, au fil du cable, sa cabine glissant sur une ligne, un trait de crayon, elle avance dans le dessin.
Outre sa fonction de véhicule, le téléphérique est aussi un instrument de contemplation. Dans une de ces cabines, on regarde le paysage. Elle, retranscrit. Elle absorbe, peut-être ainsi désigne-t-elle le fait que voir n’est pas un acte seulement passif. Que voir nourrit, fabrique du matériau que l’on accumule dans sa mémoire où il va travailler. Voir n’est pas qu’un acte rétinien, c’est aussi un acte de pensée, de mémoire, d’oganisation des données ainsi archivées.
Point de vue mobile, la cabine est un outil du regard, tout comme les lunettes que porte cette femme. Une idée de l’aller-retour, entre le départ et l’arrivée de la cabine, entre le début et la fin du texte, entre le regard sur le monde et sa retranscription dans le langage.

A women types in a cable-car. As she traverses the landscape, one can imagine that what she sees ends up on her piece of paper. She’s set in an invisible lanscape, left to our imagination or already swallowed by this
“travel-writer”. Attached to a single cable, the cable-car’s journey is materialised by a pencil line that defines the space of the drawing.

L’absorbeur de paysage 2001
Dessin mural, dimensions variables
Détails

The Landscape Absorber
Wall drawing - size variable


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