Carole MONTERRAIN 

Une œuvre hors les murs réalisée lors de la résidence d’artiste à l’Arteppes, de Carole Monterrain.
Il est question du temps qui passe, de l’avenir, du passé, des souvenirs et des ambitions. Chacun a la parole, seniors et juniors, adolescents et grand-parents. Cela pourrait être un joli film, traitant de la vieillesse et de la jeunesse, à l’image d’une vidéo réalisée en famille où tous s’expriment, vident leur sac.
À L’ÉCOUTE, installation de Carole Monterrain, artiste originaire de la Sarthe, c’est un peu de tout cela, mais en décalage. Dans cette ?uvre créée ?en collaboration? avec les résidents de la maison de retraite, la Résidence Heureuse, les choristes de l’ensemble vocal Les Cyclamens et les élèves d’Évires, l’artiste est restée à l’écoute de chacun. Elle a noté et enregistré les propos des plus jeunes et des plus âgés. Ensuite, les rôles se sont inversés, les plus jeunes lisant les paroles des personnes d’âge mûr et vice-versa.
Résultat ? Une conversation décalée, des monologues intrigants, emplis d’humour et de sagesse, d’espérance et de nostalgie.
À L’ÉCOUTE est un témoignage où les jeunes parlent des guerres de la fuite du temps et où les personnes âgées parlent de basket, d’avenir et d’école. C’est aussi un travail d’artiste, sur le temps qui passe, sur l’éphémère, sur la solitude et la société, des thèmes privilégiés par Carole Monterrain. C’est une page ouverte où chacun s’exprime librement, même si c’est avec les mots des autres et d’un ?autre temps?.
Le résultat est particulier et assez déroutant. Les différences de générations sont réelles et évidentes, mais finalement, les paroles se rejoignent et les rêves des uns et les souvenirs des autres finissent par se mêler. Un joli message sur l’amour, la tolérance, les rêves envolés et ceux qui ne demandent qu’à naître. Elle n’est pas à regarder du début à la fin comme un film. Il suffit d’attraper au vol les mots échangés et les conversations décalées. Il suffit de rester quelques instants à l’écoute…
Stéphanie Ratel


An extramural work realized during Carole Monterrain’s residency at Arteppes.
It has to do with the passing of time, the future, the past, and memories and ambitions. Everyone gets to speak : seniors and juniors, adolescents and grandparents. This could be a pretty film, dealing with old age and youth, in the manner of a home video, where everyone speaks up, lets it all out. A L’ÉCOUTE, an installation by Carole Monterrain, an artist originally from the Sarthe region, is a little of all this, but out of sync. In this work created in collaboration with the residents of the Résidence Heureuse nursing home, the choir of the Cyclamens vocal ensemble and the students of Évires, the artist listened to everyone. She noted and recorded the words of the youngest and the oldest. then, the roles were inverted : the youngest read the words of the elderly and vice versa. The result ? A conversation out of sync, intriguing monologues, filled with humor and wisdom, hope and nostalgia.
A L’ÉCOUTE is a testament where the young speak about wars gone by and where the old speak about basketball, the future, and school. It’s also an artist’s work about time passing, the ephemeral, solitude and society, themes privileged by Carole Monterrain. It’s an open page where everyone can express him or her self freely, even if its using another’s words from another time.
The result is peculiar and rather startling. The differences between generations are real and obvious, but finally the words coincide and the dreams of one generation end up mixing with the memories of the other. A nice message on love, tolerance, dreams gone up in smoke and others waiting only to be born. It’s not meant to be watched from beginning to end like a film. It’s enough to snag the exchanged words and out of sync conversations. It’s enough to listen in for a moment or two...
Stéphanie Ratel

À L’ÉCOUTE 2000
Vidéo de 73 minutes
Carton d’invitation, Annecy
I’m Listening
73 minute video
Announcement, Annecy