Élodie MOIRENC 

Les Spectres (la grande galerie de l'évolution)

Comment faire paraître et disparaître avec prestesse une ombre ou fantôme en divers endroits du plancher de la scène.
N. Sabbattini, Pratique pour fabriquer scènes et machines de théâtre, 1637, 1938, Neufchâtel, Idées & Calendes, 1942, 1994. Livre second, chapitre 56.

Dès notre entrée dans la Chapelle du Sacré-Coeur, nous sommes confrontés aux Spectres, grandes figures fantomatiques qui obstruent l'allée centrale.
Derrière la forêt des Spectres, sur un long plateau, reposent les Germes un ensemble d’environ 80 sculptures. Ce sont des mini spectres aux teintes lunaires, des souvenirs d’objets, des ruines de maquettes architecturales, des esquisses de trophée, des larves…
Entre apparition et disparition, ces objets manquent peut-être d’air ou de temps. Leurs possibilités concrètes sont suspendues mais apportent la preuve d’une expérience du dévoilement.

Ma démarche consiste ici à travailler dans un état de faiblesse, de fatigue ou d’ennui. Je projette mentalement les objets le moins possible, les réalise le plus tôt possible. Je me limite dans les matériaux ou les objets (résidus, chutes, fragments) et, tenue en suspens, tente d’épuiser tout ce qui est possible de faire. Une activité désoeuvrée.

Les Spectres (la grande galerie de l'évolution) 2005
Tasseaux, bâches polyester, peinture aérosol (7 couleurs de l'arc-en-ciel)
Vues de l'exposition Les Spectres (la grande galerie de l'évolution), Chapelle du Sacré Cœur, Aix-en-Provence

Voir les Germes