Olivier MILLAGOU 

Vue de l’exposition For Those Who Think Young, Le Panorama, La Friche, Belle de Mai, Marseille, 2019
Photographie Jean-Christophe Lett
 

Trees 2019
Terracotta pots

O 2019
Sign letter and electrical resistance
Courtesy galerie Sultana
Photographie Jean-Christophe Lett

 
 
Bench 2019
Wood and plaster

Eco-Plush 2019
Terracotta

Courtesy galerie Sultana
Photographies Jean-Christophe Lett
 
Skate Paintings 2019
Painting on plywood and plywood frame
Courtesy galerie Sultana
Photographie Jean-Christophe Lett
 
Performance de la bande sonore, Arnaud Maguet et Nico Morcillo
Courtesy galerie Sultana
Photographie Jean-Christophe Lett
 
Vue de l’exposition For Those Who Think Young, Le Panorama, La Friche, Belle de Mai, Marseille, 2019
Rider Jean Pantaleo. courtesy galerie Sultana - crédit photographique Clément Chouleur
Courtesy galerie Sultana
Photographie Jean-Christophe Lett
 

Le titre de l'exposition personnelle d'Olivier Millagou sonne comme une ode à la jeunesse. Mais pas n'importe laquelle. Une jeunesse qu'on imagine dorée, lascive, muette d'âme, à cheval sur les attraits de son corps et la santé de son portefeuille. Une jeunesse hors-sol engagée dans une course à la consommation, de liqueurs festives et de sodas bruns.
Le terme de « teenagers » surgit aux États-Unis vers le milieu des années 50, soit une décennie avant la sortie du film de Leslie H. Martinson For Those Who Think Young qui dresse le portrait d'une jeunesse privilégiée sur les bords de mer en Californie. Mais de quelle jeunesse ce groupe d'acteur.rice.s est-il le nom ? Celle qui, manifestement, peut se prévaloir des attributs du parfait adolescent, pensée avec les termes du marché de la grande machine américaine, aveugle aux inégalités et aux affres de l'histoire. L'optimisme aux angles morts.

L'installation d'Olivier Millagou a gardé de cette jeunesse sa capacité d'aduler le moment présent, de se régénérer dans la contemplation d'un soleil couchant dont il nous offre ici les signes faibles. Des palmiers sans feuilles, fruit d'un assemblage de pots de la région, forment quant à eux une chorale fantomatique, qui signale un désenchantement, une chute dans le réel qui purge les excès et l'amnésie des décennies passées.

Le paysage immersif du Panorama à la Friche la Belle de Mai est effectivement passé par le filtre de l'engagement, à commencer par celui de l'artiste avec son environnement le plus immédiat de Sanary-sur-Mer, dont il tire une éthique de proximité. La glisse s'accorde, elle aussi, avec Greta Thunberg (en témoigne le mouvement citoyen Rame pour ta planète), et se vit avec émotion pour se lover dans une autre temporalité : un peu en dehors, un peu à côté mais en phase avec la Méditerranée ou l'océan.
Pour obtenir ce paysage en arrêt, bercé par les rifs de guitare et les touches de synthé, Olivier Millagou s'est employé à réutiliser les matériaux des expositions passées de la Friche. Il en résulte un banc en devenir, piédestal qui tente d'ériger des oursons en terre-cuite récupérés par Olivier Millagou sur la plage lors des cinq dernières années. Mickey a perdu ses oreilles et l'un des Télétubiz, au corps entier, contemple, parmi d'autres protagonistes de l'enfance, le paysage bicolore de substitution.
Prêtés aux adolescents skateurs les premières semaines de l'exposition, les Skate Paintings complètent l'horizon des sports de glisse et la liste des œuvres confectionnées par les mains de l’artiste.

Julia Marchand

 
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