Céline MARIN 

Il y a des fleurs partout pour qui veut bien les voir 2022-2023
Série de dessin (en cours), crayon vert cobalt sur papier, 47 x 68 cm, papier blanc 300 g/m2
 
 
 
Vue de l’exposition Il y a des fleurs partout pour qui veut bien les voir, Centre Culturel Prince Héréditaire Jacques de Monaco, Beausoleil, 2023
 
 

Dans le prolongement de ses recherches iconographiques initiées en 2021 au Centre Histoire et Mémoire Roger Bennati de Beausoleil, dans le cadre de la résidence Rouvrir le monde, Céline Marin poursuit ce long travail de collecte, au cœur des archives de la Principauté de Monaco, autour des batailles de fleurs et des jardins. L’artiste y mêle aussi des photographies personnelles d’une famille venue d’Italie et d’Espagne poser ses valises sur la Côte d’Azur.

Ce titre, Il y a des fleurs partout pour qui veut bien les voir, est emprunté à Henri Matisse qui de sa chambre de l’hôtel Méditerranée raconte cette guerre inoffensive qui pare la promenade des Anglais : la bataille de fleurs.

Mais au delà de ce grand rassemblement festif, où règne toutes les fantaisies, Céline Marin voit dans cette citation le processus même de son travail de recherches iconographiques.

Dans les Mots et les choses, Michel Foucault fait référence à la célèbre phrase de Lautréamont « beau comme la rencontre d’un parapluie et d’une machine à coudre sur une table de dissection » pour illustrer la manière dont des choses complètement disparates peuvent se trouver mises en relation du fait du partage d’un espace commun. Séduite par cette vision, elle envisage depuis qu’aucune règle ne vient dicter à l’avance les façons d’occuper sa table de montage. Dans tous les cas, la recherche iconographique, qui est au cœur de sa pratique, apparaît dès lors, comme une façon de rompre avec la lecture linéaire de l’histoire, suscitant des combinatoires infinies du passé avec le présent.

Elle parcours ainsi des centaines d’images, à la recherche de ces « fleurs », qui dans cet entrechoquement et qui à la suite de rencontres tout à fait hasardeuses font le charme, pourvu que ça marche !

Des figurent émergent alors, au fur et à mesure, dans une absence de décors, paysages ou autres environnements afin que chacun puisse y projeter son paysage mental. Tout devient possible, surmontable : la réalité cède sa place à la réalisation de l’imaginaire.

Extrait du communiqué de presse, Ville de Beausoleil, dans le cadre de l’exposition personnelle Il y a des fleurs partout pour qui veut bien les voir, Céline Marin, Centre Culturel Prince Héréditaire Jacques de Monaco, Beausoleil, 2023

 
 
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