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Jour 2003
Installation vidéo
Vue de l’exposition collective et pendant ce temps là, Galerie des beaux arts de Marseille, 2003
Le jour que l’on devine à travers ce volet croît et décroît, pâlit et jaunit beaucoup trop vite.
Les variations de lumière normalement déclinées en une journée se bousculent en un quart d’heure et de manière caricaturale. Bleu matin, blanc midi, jaune soir, nuit noire. |
Lanterne magique
Le temps est mangé, les journées d’un quart d’heure tournent en boucle et se répètent, le mouvement des intensités fonctionnent comme un programme mécanique, demain comme aujourd’hui comme hier, aucune variation, une atmosphère de fin du monde, on est dans la pénombre, une journée naît et meurt l’espace d’un quart d’heure.
Le mur tient à distance. Une succession de contrastes de couleurs comme autant d’impressions de la lumière du jour au travers des volets. Les jours à cet endroit se reflètent à l’identique. Un jour ne signifie plus rien qu’une mécanique de rétrécissement du temps et d’espace. Un jour est une heure en ce lieu. Comme le jour se reconduit, le mensonge se révèle dans toutes ses dimensions alors l’histoire s’annule, mais est-on encore la même personne... On comprend mieux ce qui distingue l’émotion du souvenir (le temps réellement signifiant pour chacun seul apte à laisser une trace à l’esprit), le souvenir de l’impression du souvenir et simplement ce qui a lieu naturellement chaque jour (nuit, jour, nuit).
Le trompe-l’oeil est une figuration dérivée, il dépossède le spectateur de la vérité. On apprécie la fausseté, la corruption du regard, pur phénomène, sophisme-image, qui fonctionne comme un écho.
Le mur est l’obstacle qui cache le trucage, la séparation avec un jour d’un quart d’heure, avec cette autre planète où la Terre tourne 96 fois plus vite sur elle-même.
Le mur est un lieu d’accrochage et de séparation, la chair du bâtiment, un lego urbain et un logo urbain, ce ne sont pas les hommes qui peuplent le monde mais les constructions, l’occident est peuplé de murs.
De ce côté-ci, une lueur, l’écho lumineux d’un extérieur, de l’autre côté la forme du secret, non pas le vide mais une source d’effets spéciaux, la mystification de la projection d’une animation correspondant à une séquence de fonds colorés, cet artifice produit une lumière qui est l’énergie, le feu qui anime l’installation, un éclair permanent en mutation.
C’est une lumière hors du monde, l’expérience de l’irréalité. Luc Jean D’heur
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