Jérémy LAFFON 

 
 
 
 
 
 
 
Répartition de la Terre #1 2017
Production technè-RIAM / Galerie des Bains-Douches
Thomas Couderc, Victoire Decavele, Charlotte Khouri, Jeremy Laffon, Nicolas Nicolini, Alissa Maestracci, Adrien Monfleur
Galerie des Bains-Douches, Marseille, 2017
 
Suite à l'invitation de Thomas Couderc, nous avons tenté l'expérience de travailler dans l'urgence en défiant les contraintes imposées par le lieu pour construire avec elles.
Nous y sommes resté quelques jours pendant lesquels nous avons échangé, créé, construit. Ceci est une succession de rebondissements, une occupation collective, une suite de pensées ininterrompues. Nous nous sommes interrogé sur notre rapports aux institutions et aux espaces d'exposition ainsi qu'à la manière de créer une œuvre organique au sein d'une galerie.
Nous n'avons jamais été au même rythme. La naissance d'un bégaiement trace une ligne brisée qui veut toujours prendre la tangente. Car nous ne travaillons pas, nous négocions.


L’espace architectural du lieu nous est donné ; il est complexe car disposant d’un patio central autour duquel la galerie s’étend.
Au fond, les bureaux et les toilettes. Pour l'exposition, il nous faudra laisser ce passage, il deviendra une tranchée et tout l'espace autour sera condamné. On devra alors passer par le patio pour y accéder ; et en dehors de cette zone, la neutralité n'existera pas. C'est ce patio qui servira de zone de réunion, de zone neutre et d’espace de repos. 
Autour, se développent deux camps, qui s’affronteront à base de terre et de boue et mettront en place leur propre zone autonome.
Le premier et le dernier geste artistique sera donc de ramener près de 10 tonnes de terre ; de s’en contenter et de faire avec. Répartir la terre c’est déployer les règles du jeu, déterminer son territoire, social et identitaire au sein de ce jeu sans règles.
Car en effet, plus qu’un champ de bataille, l’espace devient plutôt un terrain de jeu, où chacun tente, monte, sculpte, tombe, réfléchit, se fatigue, attaque, s’amuse à construire à l’abri de tout regard. Ce qu’il reste à voir ? C’est tout cela : des indices, des éléments poétiques ou incompréhensibles ; en somme, des traces de ce déchainement d’énergie."
 
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