Diane GUYOT DE ST MICHEL 

Entre la vie et la mort
Plus de 150 dessins réalisés par l’artiste en résidence à l’hôpital Européen de Marseille réunis dans une publication édité par Fræme et Immixtion Books avec le soutien du Frac Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Y a-t-il un espace plus public que l’hôpital ? On y naît, on y meurt, entre la vie et la mort, on y est guéri, réparé. Quoi qu’on en dise, on y fera tous un saut.
Aux urgences, endolories de toutes les manières, on veut des résultats, des images. En ce milieu, infiltrée entre la douleur du patient et le médical, je prends note de l’importante parole échangée et gure ce singulier vis-à-vis humain.
Le service de réanimation en pleine période Covid, est hors de portée des regards. Déjà d’accès restreint, ce lieu devient l’espace confiné dans le confinement. Parés de toutes les protections, je deviens méconnaissable, semblable au reste de l’équipe. Dans ce huis clos exceptionnel où se mêlent casse-croûtes et poches de sang, crainte du virus et humour salvateur je saisis les respirations, les mots, les objets et les gestes.
Entre la vie et la mort est la chronique dessinée de ces deux espaces qui forment ce paysage insaisissable, ou presque.
 
 
 
         
   
         
 
 
         
 
 
         
 
 
         
 
 
         
 
 
         
 
 
         
 
 
         
 
 
         
   
         
 

Version numérique :
160 pages
https://fraemeproduction.art/index.php/produit/entrelavieetlamort-epub/

Version imprimée :
128 pages — 24 x 17 cm
Parution le 30 août 2023
https://fraemeproduction.art/index.php/produit/entre-la-vie-et-la-mort-diane-guyot-de-saint-michel/

 

Plan blanc 2020
Série de dessins

Diane Guyot de Saint Michel se rend depuis près d’un an dans les services de soins critiques Urgences et Réanimation. Ces mêmes services sont aujourd’hui dédiés COVID. L’artiste s’y est rendue afin de documenter ce moment si puissant pour nous tous, où tous les regards sont justement braqués sur l’hôpital.
Grâce à la matière collectée, elle réalise aujourd’hui un ensemble de portraits de soignants après leurs 12h de travail, avec et sans masque. Certains soignants ont d’ailleurs ‘découvert’ à cette occasion le visage de collègues venus en renfort. La pratique de Guyot est directe et concrète ; ses effets sont immédiats.
Avec le soutien de l’Ars Paca et de la Drac Paca dans le cadre de «Culture à l’hôpital».


« L’anesthésiste parle au patient juste avant de l’endormir. Sa voix est parfois la dernière entendue. Faire un portrait en réanimation, c’est dessiner avec cette idée qu’il est possible que ce soit le dernier.
Je m’attache aux équipes de soignants, qui soignent, qui pansent, mais aussi font les lits, préparent les draps, brossent les dents, les cheveux, et préparent aussi la chambre et le corps pour l’arrivée de la famille.
On parle de l’hôpital comme d’un lieu aseptisé, mais c’est pourtant là qu’on retrouve toute la puissance du rituel.
Il y a un autre rituel, un étage plus bas, dans le service des urgences.
À n’importe quelle heure et pour parfois pas grand chose, ils arrivent dans ce service déjà engorgé. Je me demandais bien ce qui pouvait pousser quelqu’un à venir à 3h du matin pour un mal de ventre. Souvent, ils demandaient un Irm ou un scanner. Je dessinais et me rendais bien compte de la force du dessin. L’image en elle-même importait peu, ou plutôt était comme un effet secondaire. L’important c’est d’abord d’être représenté. Ces pauvres qui défilent, ceux que les médias, les politiques ou les bailleurs sociaux ont abandonné, c’est bien une image qu’ils attendent. Et ils resteront là toute la nuit s’il le faut, pour le temps d’un examen, accéder à un peu d’égalité face à la représentation.»
Diane Guyot de Saint Michel, janvier 2020.

 
Retour