Give me a smile
Mes amis et moi avons des images en commun, des images publiques. Mon amitié est ouverte, elle est accessible, elle se donne en partage. C’est comme ça, une communauté. Par signes interposés, nous nous reconnaissons l’un l’autre. Notre amitié inclue le partage d’activités. Un carton pour une fête, l’affiche d’un concert, les photos d’un jour de l’an à Marseille, la pochette d’un disque, les paroles d’une chanson, un magazine vintage, une paire de baskets old school. Il faut que notre amitié soit visible, que notre communauté soit claire, fluide et communicante, que rien ne lui résiste, qu’elle n’ait pas de problème de visibilité. Il est nécessaire d’exposer les images de la communauté des amis, sans quoi l’amitié implosera. Mais déjà les éléments se télescopent, au point qu’on ne sait plus d’où ça arrive, à qui ça appartient, à qui ça parle, et où ça va. Mais c’est là, dans ma pensée communautaire, tout est toujours déjà là. Les signes du passé font le présent de l’aventure. Icônes, messages, actualités précaires, phrases de seconde main, les murs de ma chambre d’adolescent sont devenus les figures de mon espace d’adulte. Le hall d’expo de nos vies collectives. C’est une série pour toujours incomplète, à nous le résumé en image des épisodes précédents.
Cyrille Martinez
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La peinture fonde la démarche de Joffrey Ferry très en amont du geste. Le travail de collecte d’images qu’il effectue nourrit et construit déjà des superpositions et juxtapositions mettant en jeu sujets, lignes et couleurs. Le pinceau vient ensuite retranscrire ces assemblages. Ses toiles affichent outrageusement les signes d’un imaginaire pluriel jouant avec des codes glamour, pop et rock’n roll… Le réalisme dont il fait preuve est suspendu par un refus de l’applat. Sa touche vive, précise égratigne et ouvre des brèches dans ses compositions en laissant apparaître en certains endroits réserves, lacunes.
Ses références sont élidées, morcelées. Les images créées deviennent les éléments d’une nouvelle contruction et sa démarche s’étend ainsi à l’accrochage -en tapisserie- devenu composition picturale.
Charles Mesnier |
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Vue de l'exposition Vous êtes encore là ? Je vous croyais perdus à tout jamais, Ateliers d'Artistes de la Ville de Marseille, 2007
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Give me a smile 3 2007
Acrylique sur toile, 160 x 115 cm |
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Give me a smile 1 2007
Acrylique sur papier, 100 x 70 cm |
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Give me a smile 6 2007
Acrylique sur toile, 70 x 40 cm |
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Give me a smile 2 2007
Acrylique sur papier, 100 x 70 cm |
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Give me a smile 9 2007
Acrylique sur papier, 100 x 70 cm |
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