ERIKM 

Border 2010
Installation, carton imprimé découpé, cadre acier, dimensions variables
Photographies Jean-Christophe Lett


L’ère de la reproductibilité technique ouvre le passage d’un rapport sacralisé de l’œuvre à sa consommation de masse. Désincarnation d’une prétendue « aura » originelle du « chef d’œuvre » dans la sérialisation industrielle de ses artefacts. Ici, des puzzles de toiles de Maîtres sont démantelés pièces par pièces, alignées dans l’ordre de lecture et remontées sur des châssis métalliques n’encadrant plus que du vide. Stockage des données fragmentées d’une histoire passée et consacrée de l’art, les tranches évoquent les barres graphiques compactées dans les disques durs ,se vidant au fur et à mesure des mémoires obsolètes. Les formules rythmiques découpent l’espace en continuums virtuels, sorte de paysage numérique aux variations monochromes. D’un certain point de vue, une frontière visuelle apparaît, créant un effet d’irisation, parasité par le passage ouvert entre les lignes.
Leïla Quillacq

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