Caroline DUCHATELET 

Exposition 2002
Installation: 3 structures en métal de 3,75m de haut, sur 2,05m de large, fixées au sol, toile translucide en PVC

Exposure 2002
Installation: 3 metallic structures measuring 3,75m in height by 2,05m in width, attached to the ground, translucent PVC fabric
October 2002, Galerie RLBQ, Marseilles
 
 

L’intervention de Caroline Duchatelet se fonde sur un principe de révélation. La pièce existe au regard du temps qui passe. C’est la lumière qui réfléchit le temps. Le mot exposition tombe sous le sens.

Caroline Duchatelet place devant chacune des fenêtres de la galerie un voile translucide. Ces trois seuils sont des endroits de regard. Ils captent indéfiniment la lumière. Les baies de lumière forment une écriture éphémère qui ne documente que simultanément la vie du lieu. Elle propose une pause dans la sensation de la vie en mouvement et fige le spectateur dans cet intervalle. Derrière la toile, la ville bruisse, la rue s’agite, les livreurs et marchands de la rue Tapis Vert s’interpellent. Sur la toile, les façades d’en face se réverbèrent indistinctement dans un halo ocre et bleu. Ce qui est perçu n’est qu’une résonance du verso, visuelle et sonore.

Ainsi, les voiles diffusent le monde alentour autant qu’ils l’absorbent. Comme la vie défile à la surface de l’œil, comme le regard peut se retourner, en abîme sur un monde intérieur.

Caroline Duchatelet matérialise la sensation intime de présence au lieu. Alors que ses pièces de poussières ramenaient dans un espace une matière du dehors, son installation saisit et filtre ici simplement la présence de l’environnement extérieur. En donnant une dimension architecturale à ses pièces, elle n’en fait pas des objets. L’intervention de Caroline Duchatelet est littérale. Elle consiste en une perception élémentaire de sensations, d’une sensation : être là.

Bénédicte Chevallier

 
Caroline Duchatelet's intervention is based on a principle of revelation. The work exists in relation to the time that passes. It si the light that reflects the time. The word exposure falls under this meaning.

Caroline Duchatelet places a translucentveil in front of each window. These three frontiers are places for the gaze. They capture light indefinitely. The bays of light form an ephemeral writing which simultaneously documents the life of the place. She proposes a pause in the sensation of life in motion and snares the spectator in this interval. Behind the fabric, the city roars, there is movement in the street, the delivery men and the merchants in the rue Tapis Vert callfor each other. On the fabric, the façades across the street reverberate indistinctly in a halo of ochre and blue. That perceived is but a resonance of the backside, visual and sonic.

Thus, the veils diffuse the world that surrounds as much as they absorb it. Similar to the way life goes by on the eye's surface, and how the gaze can turn in on itself to sink into an internal world.

Caroline Duchatelet materializes the intimate sensation of a place's presence. While her dust works brought a material from the outdoors, her installation simply seizes and filters the presence of the outside environment. By giving an architectural dimension to her work, she avoids turning them into objects. Caroline Duchatelet's intervention is literal. It consists in an elementary perception of sensations: being there.

Bénédicte Chevallier
 
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