Laurent DEJENTE 

Le Gymnase 2003-2004
Dispositif vidéo et sonore de Laurent Dejente, Muriel Toulemonde et Olivier Toulemonde
1 heure, Pal/couleur stéréo
Saisies d'écran
Images/montage : Muriel Toulemonde et Laurent Dejente, son : Olivier Toulemonde
Voir extrait 1 (2,3 Mo)
Voir extrait 2 (2,3 Mo)
Voir extrait 3 (2,3 Mo)

Genèse :
Le Gymnase est le fruit d’une collaboration à trois. Muriel Toulemonde et Laurent Dejente partagent au préalable un intérêt pour ce qui touche à l’instrumentalisation des corps. Elle plus vidéaste que photographe et lui plus photographe que vidéaste devaient trouver dans ce pari un territoire inédit.

Intentions :
Les images et les sons proviennent d’un tournage réalisé dans un centre de rééducation fonctionnelle à Marseille en juillet 2003. Notre intention était de nous intéresser aux couples soignant-soigné et de les filmer séparément avec deux caméras. Le gymnase est le nom donné à une grande pièce bruyante surchargée de matériel, sorte de dispensaire peuplé où les couples semblent pourtant se soustraire à la promiscuité en jouant le jeu binaire du soin. C’est dans cette bulle fragile, derrière ce voile pudique que le soin est donné et reçu, que cohabitent dans les mêmes images les signes froids et rudes de l’imaginaire clinique et les signes chauds et délicats des soins. Ce «chaud-froid» des membres qui dansent à la cadence lancinante des répétitions a retenu notre attention.
Dans la relation binaire du couple soignant-soigné, le geste et la parole entrent dans un jeu dichotomique complexe très codifié. L’idiome des professionnels conseille, dirige, compte, rassure et diminue la gêne du contact manuel, souvent les conversations futiles prennent la place, les silences aussi existent synonymes de confiance ou de crainte. C’est ce qu’Olivier Toulemonde a écouté, ainsi que les bruits de frottements multiples, les sons qui s’échappent des corps pendant les exercices. Il a finalement élaboré une bande son faite de longs silences rompus par des bribes de mots et d’expressions audibles ou murmurées et de formules symptomatiques et récurrentes. La sensation de tissu sonore effiloché et éclaté est renforcée par le montage du son sur plusieurs pistes en stéréo.

Dispositif :
Dans une salle obscure, trois projecteurs projettent simultanément trois vidéos différentes sur des écrans disposés comme trois côtés d’un carré. Le son circule en stéréo sur quatre enceintes. Placées aux quatre coins de ce carré, elles viennent ainsi refermer l’espace et contribuent à englober complètement le spectateur. Chaque élément, les trois pistes vidéos et la piste son, a sa durée propre, et est mis en boucle. Les décalages de longueur provoquent des associations chaque fois nouvelles, des images entre elles et des images avec le son.
Matériel :
3 vidéo projecteurs (silencieux), 3 lecteurs DVD
4 enceintes du même modèle. Moniteurs de studio si possible (genelec, jbl, tannoy, etc) ou enceintes hi-fi de bonne qualité
Puissance : entre 60 et 100 w chacune 2 amplis stéréo ou 1 ampli 4 voies

Coopération :
Laurent Dejente a été accueilli en résidence par Vidéochroniques à la Friche la Belle de Mai pour travailler sur le montage du film.
La recherche des axes de travail, le choix des images se sont faits à distance par sessions. Muriel Toulemonde travaillant simultanément à Paris tandis que Laurent Dejente travaillait à Marseille, après quoi un échange se faisait. Le son a été conçu à Bourg-en-Bresse. Une dernière session nous a réuni à Paris fin septembre 2004 pour la seconde fois après le tournage pour décider de la version finale.