Driss AROUSSI 

Lettres transferts 2007-2013
Page de livre, lettres transferts

 
Lettres transferts
Page de livre, lettres transferts, 13,8 x 19 cm
 
Lettres transferts
Page de livre, lettres transferts, 10,8 x 17,5 cm
 
Lettres transferts
Page de livre, lettres transferts, 11,2 x 17,5 cm
 
Lettres transferts
Page de livre, lettres transferts, 10,9 x 16,5 cm
 
Lettres transferts
Page de livre, lettres transferts, 11,4 x 17,9 cm
 
Lettres transferts
Page de livre, lettres transferts, 10,7 x 16,5 cm
 
Lettres transferts
Page de livre, lettres transferts, 16,5 x 10,7 cm
 
Lettres transferts
Page de livre, lettres transferts, 19 x 10,7 cm
 
Lettres transferts
Page de livre, lettres transferts, 18,6 x 12 cm
 
Lettres transferts
Page de livre, lettres transferts, 17,4 x 11,4 cm
 
Lettres transferts
Page de livre, lettres transferts, 17,4 x 10,4 cm
 
Lettres transferts
Page de livre, lettres transferts, 17,6 x 11,4 cm
 
Lettres transferts
Page de livre, lettres transferts, 18,3 x 11,7 cm
 
Lettres transferts
Page de livre, lettres transferts, 18,1 x 12 cm
 
Lettres transferts
Page de livre, lettres transferts, 17,4 x 10,8 cm
 
Lettres transferts
Page de livre, lettres transferts, 17,2 x 10,4 cm
 
Lettres transferts
Page de livre, lettres transferts, 17,8 x 10,8 cm
 
Lettres transferts
Page de livre, lettres transferts, 16.9 x10,2 cm
 
Lettres transferts
Page de livre, lettres transferts, 17,9 x 11,1 cm
 
Lettres transferts
Page de livre, lettres transferts, 17,3 x 11,2 cm
 
Lettres transferts
Page de livre, lettres transferts, 17,5 x 11,7 cm
 
Lettres transferts 2007-2013
Page de livre, lettres transferts, 16,8 x 10,7 cm
 

Le dessin au hasard des signes et lettres

Après des études en filières électroniques Driss Aroussi rejoins l’Ecole des Beaux Arts d’Aix en Provence, d’où il sortira diplômé en 2007. Depuis nous avons eu l’occasion de rencontrer son travail à travers plusieurs manifestations et plus particulièrement en 2009 à l’occasion de la Biennale des jeunes créateurs d’Europe et en Méditerranée, ou encore durant l’édition 2014 du salon de Montrouge, à Paris.

«  Une écriture automatique sans phrase, ni sens, pour déjouer peut être « le concept »
Bien qu’également artiste photographe, intéressé par les chantiers et par les éléments de signalétiques qui les habitent, son goût pour le graphisme n’est pas sans lien avec son apprentissage initial. Driss Aroussi décortique les relations et les sens incongrus qui émergent parfois des associations de signes. Ces compositions graphiques sont réalisées à l’aide de lettrages de transfert, vestiges des années 70 et 80, soit avant l’avènement de l’impression offset et de l’ère informatique. Ce procéder typographique offre l’avantage de placer directement sur le support des caractères aux tailles multiples, impliquant ainsi un ensemble de combinaisons quasi illimitées. « Je me laisse guidé tout d’abord par l’aspect visuel, puis je parts dans des dessins à caractère empirique, les lettres, placées instinctivement sur la page, forment des figures aléatoires, une écriture automatique sans phrase, ni sens, pour déjouer peut être « le concept ». « Dans le transfert il y a quelque chose de l’ordre de la distance, il y a comme une forme indirecte vers le dessin », engageant cependant la main de l’artiste dans la répétition éprouvante du geste. Cette atomisation entre l’image et l’écrit, crée des dessins aux formes libres, et par la même une pluralité des possibilités de lecture.

« Un contraste entre le temps qui passe pour le papier et le temps qui passe pour le signe »
Mais cette insatiable curiosité qui le pousse à utiliser des matériaux qui ne seraient plus d’usage ne s’arrête pas à ce graphisme d’un autre temps. En effet le support est tout aussi important que les décalcomanies qu’il reçoit. Ainsi Driss se prend à chiner inlassablement les brocantes et les bouquinistes à la recherche de vieux livres de poches, en leur promettant un destin fabuleux : « j’associe le livre au partage, à la connaissance, au savoir, à l’évasion. A deux ou trois notes près, les pages de gardes sont souvent vides. Utiliser cette fonction, un peu orpheline, et la détourner pour tracer mes assemblages m’a paru évident. Cela apportait un contraste entre le temps qui passe pour le papier et le temps qui passe pour le signe ». En collectant « les livres de poches oubliés et jetés pour donner une nouvelle vie » à chaque première page » Aroussi réinterprète les résidus d’une technique pas si ancienne, mais qui pourtant se dilue pour disparaitre à terme dans la course folle vers un monde virtuel.

« Aventuriers d’un alphabet perdu »
A contre courant de l’instantanéité du temps informatique, ces partitions, comme des engrenages, ressemblent par moments à des petits robots tels des mécanismes rotatifs. Comme une idée de rébus fourmillants, dont les figures se déplaceraient sans cesse. Diss Aroussi constitue une œuvre riche et généreuse, s’engouffrant par grattage dans les couches de son inconscient, il déjoue le système organisé de l’écriture par des signes et des symboles, pour créer ses dessins si singuliers. « Beaucoup de personnes pensent que des mots sont cachés, alors que non, ce qui renvoie aux spectateurs et à ses attentes face à l’œuvre ». Ainsi en inversant le processus de naissance de la lettre et du sens non plus à partir de l’image collective mais à partir d’une approche totalement subjectif, Driss nous invite dans le jeu passionnant « des aventuriers d’un alphabet perdu », peut être celui qui nous permettrait de déchiffrer le secret pour savoir à nouveau prendre le temps.

Chourouk Hriech in Diptyk n°34

 
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